Les faits se sont produits hier, lundi 28 janvier, aux alentours de 22h30. Une fusillade a éclaté devant la mosquée Harrakia, située au cœur du quartier El Principe Alfonso, très proche de la frontière séparant l’enclave sous souveraineté espagnole du reste du territoire marocain et réputé pour sa dangerosité souvent reliée au trafic de drogue ou au jihad. C’est aussi un quartier dont la majorité des habitants sont marocains ou d’origine marocaine.
Selon l’agence de presse espagnole EFE, une personne, qui portait un pull à capuchon, a ouvert le feu «sans dire un mot». Les balles tirées ont touchés deux hommes, l’un âgé de 40 ans, qui circulait à bord d’une moto et un autre jeune de 23 ans. C’est ce dernier qui était vraisemblablement visé par le tireur, puisqu’une balle s’est logée dans son abdomen. Plusieurs de ses organes ont également été touchés. Il a dû subir une opération chirurgicale d’urgence à l’hôpital universitaire de Sebta (HUCE), rapporte la même source, soulignant que son état demeure pour l’instant instable. Il est actuellement en soins intensifs.
Pour ce qui est du deuxième blessé, âgé de la quarantaine, son état est moins grave. Il s’en est sorti avec une plaie au niveau de l’aine ayant nécessité des points de suture. Il devra, néanmoins, rester en observation pour quelques temps avant de pouvoir quitter l’hôpital.
Plusieurs pistes évoquées
Plusieurs zones d’ombres entourent cet incident. Une enquête a été ouverte par la police espagnole. Plusieurs pistes seront exploitées et «aucune hypothèse ne sera exclue», assure-t-on du côté des autorités locales. Des agents de l’Udyco, l’Unité d’enquête sur la drogue et le crime organisé, ont d’ores et déjà été dépêchés sur les lieux. Selon les voisins interrogés, plus de dix coups de feu ont été entendus pendant la fusillade.
Si un règlement de compte entre trafiquants de drogue est cité par certaines sources, le quotidien local El Pueblo de Ceuta évoque lui la piste de «l’islam fondamentaliste». Selon ce dernier, la fusillade serait reliée à un groupe de musulmans fondamentalistes qui venaient prier dans cette mosquée, dont le nom fait référence à la Zaouia Harrakiya qui trouvent ses origines dans le nord du Maroc. Aucune explication plausible n’a, toutefois, été fournie par le journal. L’enquête suit son cours.