Le Rassemblement national, sous l'égide de Jordan Bardella, envisage d'adopter une politique restrictive et discriminatoire à l'égard des 400 000 étudiants étrangers en France. En cas de victoire aux législatives anticipées, le 30 juin et 7 juillet prochains, le parti propose de prioriser l'accès aux logements étudiants pour les nationaux, excluant ainsi les étudiants étrangers des résidences universitaires publiques, révèle le Canard enchaîné.
Les étudiants étrangers de France sont dans le viseur du RN. En cas d’accession au pouvoir, il entend leur couper les aides et les virer des cités U. En oubliant un détail : les étudiants internationaux rapportent 1,3 milliard net par an à l’économie tricolore...
— Le Canard enchaîné (@canardenchaine) June 26, 2024
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Dans son livret thématique sur la jeunesse, publié le 23 février 2022, Marine Le Pen déclarait déjà : «Aucun étudiant étranger ne sera logé dans une résidence universitaire publique tant que toutes les demandes formulées par des Français n'auront pas été satisfaites».
Cette mesure, de nouveau défendue comme une stratégie de «priorité nationale», s'accompagnerait d'une exclusion des aides sociales destinées aux étudiants, réservées uniquement aux Français.
Pour rappel, ces derniers contribuent de manière significative à l'économie nationale, avec un apport net évalué à 1,35 milliard d'euros annuellement, selon une étude réalisée en 2022 par Campus France, un établissement public chargé de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger. L’enquête incluait des dépenses variées telles que le loyer, l'alimentation, les frais de scolarité, ainsi que les dépenses touristiques, tout en soustrayant les dépenses publiques orientées vers leur soutien, chiffrées à 3,7 milliards d'euros par an.
Par ailleurs, les étudiants étrangers représentent aujourd'hui 13 % des effectifs universitaires en France. Leur présence est cruciale pour le «rayonnement scientifique» du pays à l'échelle mondiale, comme le souligne un président d'université au journal satirique. La fermeture potentielle de la France à ces étudiants risque également d'entraver les échanges universitaires internationaux, basés «sur des principes de réciprocité» et essentiels à la collaboration scientifique globale, rappelle la même source.