Dans un plaidoyer pour la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le Royaume-Uni, le député conservateur britannique Daniel Kawczynski a mis en avant les intérêts communs entre Rabat et Londres, sur les plans économique, politique et stratégique, ainsi que les valeurs partagées de part et d’autre. Lors de cette séance parlementaire, tenue le 8 mai, il a par ailleurs évoqué la position peu convaincante de l’ambassadeur de son pays au Maroc, sur ce dossier.
«Lors de notre visite au Maroc, nous avons eu une discussion très insatisfaisante au téléphone avec l’ambassadeur britannique. Comme à de nombreuses autres occasions, [il] a tenté d’indiquer que nous ne pouvons pas reconnaître le Sahara occidental car, d’une manière ou d’une autre, cela empièterait sur nos relations avec nos territoires d’outre-mer, en particulier les îles Falkland. Pourtant, lorsque j’ai pressé l’ambassadeur britannique d’expliquer pourquoi et comment cela pouvait être le cas, aucune réponse satisfaisante n’a été donnée», a déclaré Daniel Kawczynski.
Pour le député, il est question de «faire pression sur le gouvernement britannique pour qu’il reconnaisse enfin la souveraineté du Sahara occidental en tant que partie du Royaume du Maroc». Dans ce sens, il a rappelé que le pays était le deuxième plus ancien allié du Royaume-Uni, «un partenaire fiable et qui cherche [le] soutien [britannique]» pour la reconnaissance du Sahara, telle qu’obtenue précédemment des Etats-Unis, un autre allié de taille pour Londres.
«Certains de nos autres alliés, l’Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, la France, les Pays-Bas, l’Allemagne et d’autres, tous reconnaissent que les propositions d’autonomie avancées par le gouvernement marocain pour le Sahara occidental constituent la meilleure option pour aller de l’avant. Et pourtant, au Royaume-Uni, nous restons en retrait.»
Le gouvernement britannique appelé à prendre position pour les intérêts communs
Selon Daniel Kawczynski, cette position ambiguë met en péril le potentiel de coopération avancée entre Londre et Rabat, face à des partenaires concurrents comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou encore l’Espagne. Dans ce sens, il a appelé la partie britannique à comprendre «l’immense importance que le Maroc attache» à la question du Sahara.
En janvier dernier, le chef de la diplomatie britannique a été questionné sur le dossier par un autre député conservateur. David Cameron s’est alors félicité de la qualité des relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et le Maroc, tout en affirmant qu’elles sont «très bonnes».
Précédemment, le député Liam Fox, également conservateur, à interpellé David Cameron par écrit, sur le même sujet. Dans cette lettre, il a appelé le chef de la diplomatie britannique à emboîter le pas aux Etats-Unis, à l’Allemagne ou encore aux Pays-Bas, pour reconnaître officiellement la souveraineté du Maroc sur le Sahara.