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Grand Angle  

«Le Maroc ne peut faire face à Facebook et Tiktok», reconnait le ministre de la Justice

Le gouvernement marocain n’est pas en mesure d'interdire «les attaques numériques», diffusées quotidiennement sur les réseaux sociaux. Un aveu d'échec signé, hier, à la Chambre des représentants par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.

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Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice / DR
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Les dérapages sur les réseaux sociaux se sont invités à la séance hebdomadaire des questions orales, ce lundi 13 mai, à la Chambre des représentants. La députée du RNI (majorité gouvernementale), Bahija Simou, a mis en garde contre les «dangers menaçant l’identité et les valeurs marocaines et surtout les jeunes» de ces messages postés sur les réseaux sociaux. Elle a réclamé à l’exécutif Akhannouch une action urgente contre ces menaces.

Dans sa réponse, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a reconnu «l’incapacité du Maroc» à faire face à ces réseaux sociaux dont «les décisions sont prises aux Etats-Unis et en Chine». «Que Dieu ait pitié de notre faiblesse», a-t-il lâché.

«Les budgets de Facebook et Tiktok dépassent celui du Maroc», a affirmé le ministre. «Nous ne pouvons pas interdire ces plateformes, parce que tout simplement la décision ne dépend pas de nous. Ce ne sont pas de petites boutiques, mais nous sommes face à de grandes groupes internationaux. Si vous les attaquer vous aurez en face les Etats-Unis, la France, l’Allemagne... Ils ont des intérêts dans ces réseaux sociaux où ils font la publicité (...) de leurs langues et leurs idéologies», a-t-il souligné.

Après l’aveu de faiblesse, le ministre se ressaisit

Face aux appels de plusieurs députés ayant pris la parole, réclamant la fermeture ou du moins la régulation de ces messages publiés sur Facebook et Tiktok, le ministre de la Justice s’est montré plus réaliste. «Les choses sont très compliquées et inhérentes à un système capitaliste qui se protège. Nous sommes un Etat à l’intérieur d’un système international qui nous impose des engagements et des restrictions», a-t-il précisé.

«Nous sommes obligés d’opérer dans ce cadre-là. Si vous fermez ces plateformes, ils riposteront» par des mesures de rétorsion, a-t-il expliqué. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a notamment cité les exportations aéronautiques marocaines et les investissements extérieurs, parmi les secteurs qui pourraient être dans la ligne de mire du «système international» en cas de fermeture ou de régulation de ces plateformes numériques.

Après cet aveu de faiblesse, le ministre a tenu à saluer, vers la fin de son intervention, «les efforts déployés par la Sûreté nationale et les autres services de l’Etat, qui travaillent jour et nuit. Ils ont!d’ailleurs accompli du bon travail». Ouahbi a loué particulièrement «la rapidité» avec laquelle ces services retrouvent les auteurs de ces messages. «Nous sommes parmi les rares pays au monde présentés comme étant avancés dans la lutte contre ces attaques numériques», s’est-il félicité.

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