La Cour d’appel d’Oujda a condamné le leader du Hirak de Figuig, jeudi, à huit mois de prison ferme, assorti d’une amende de 1 000 dirhams. Mohamed Brahimi, dit «MoVo», voit ainsi sa peine initiale alourdie, après que le tribunal de première instance l’a condamné à trois mois ferme. L’action a été enclenchée sur la base d’une plainte du pacha de Figuig, pour «outrage à agent public, incitation aux délits et crimes sans effet, et participation à un rassemblement non autorisée».
Par ailleurs, la juridiction de second degré a confirmé la condamnation de la militante Halima Zaid à six mois avec sursis, assorti d’une amende de 2000 DH. Ces condamnations interviennent dans un contexte de manifestations quotidiennes dans la ville de Figuig, où les habitant contestent la décision de leur municipalité de transférer les prérogatives de distribution d’eau potable au groupement intercommunal de l’Oriental.
Dans un communiqué, le parti de la Fédération de gauche démocratique à Oujda a critiqué les verdicts, estimant que ces dernier faisaient fi des «éléments de fond et de forme avancés par les avocats de la défense et qui révèlent l’irrecevabilité du procès-verbal du pacha». La formation politique fustige aussi que «le contexte du procès n’a pas été tenu en compte, donnant lieu à des interprétations arbitraires et subjectives des propos de l’accusé, dont les explications rejetant ce qui lui a été attribué n’ont pas été considérées non plus».
Dans ce sens, le parti a dénoncé «des jugements sévères, dépourvus, en première instance et en appel, des normes d’un procès équitable, fondés sur un PV du pacha dont la crédibilité et la validité ont été contestées». Il a également qualifié ces verdicts de réaction «visant à semer un climat de peur et d’intimidation» au sein de la population manifestante, «à un moment où les autorités territoriales et judiciaires auraient dû œuvrer pour éliminer les causes de tension de manière à rendre justice aux revendications légitimes des habitants de Figuig, qui ont adhéré à un mouvement pacifique inédit».
Par ailleurs, la formation a estimé qu’«avec ces décisions injustes, les règles édictées par les sociétés régionales multiservices sont désormais au-dessus de tout et n’exigent plus un référendum local organisé par les autorités élues».