Le Centre scientifique européen de l’Union européenne (UE) a publié, mardi, un rapport alarmant sur les six années consécutives de sécheresses graves et prolongées qui frappent l’Afrique du Nord. Ce phénomène, qui a également touché certaines parties de l’Europe au cours des deux dernières années, a entraîné de graves pénuries d’eau et entravé la croissance de la végétation au Maroc, en Algérie, en Tunisie, à Malte, dans le sud de l’Espagne et dans le sud de l’Italie.
Intitulé «Sécheresse en Méditerranée», ce rapport du Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne attribue la sécheresse actuelle à «des températures prolongées et supérieures à la moyenne, des vagues de chaleur et de faibles précipitations».
Le rapport prédit de manière inquiétante que ces deux facteurs vont perdurer, avec des prévisions suggérant des printemps plus chauds en Afrique du Nord, dans le sud de l’Italie, en Grèce et dans les îles méditerranéennes. Le Maroc est particulièrement touchée.
Des barrages au plus bas
En effet, le rapport révèle des niveaux de réserves d’eau à leur plus bas, le taux de remplissage des barrages n’atteignant que 23%. Pour illustrer l’impact brutal, le rapport juxtapose des images satellite de Casablanca prises les 26 janvier 2023 et 2024.
L’image de 2023 présente un paysage vert, tandis que celle de l’année d’après confirme les prévisions les plus négatives. Pris par le service de gestion des urgences Copernicus, ces clichés apportent une preuve indéniable des ravages causés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le Maroc a mis en place des mesures strictes d’utilisation de l’eau potable. Elles seront renforcées par les projets de dessalement de l’eau de mer, visant à atténuer le stress hydrique.
Cette approche s’aligne sur les avertissements émis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU, qui prévoit une fréquence et une intensité accrues des vagues de chaleur et des sécheresses dans de nombreuses régions, la Méditerranée connaissant une baisse significative des précipitations.
Le rapport souligne la nécessité cruciale d’investir dans des systèmes d’alerte, des technologies peu gourmandes en eau, des cultures adaptées à la sécheresse et un meilleur accès à l’eau, pour une meilleure résilience face au dérèglement climatique croissant.