Paraplégique depuis 20 ans suite à un accident de vélo et devant passer le restant de sa vie dans un fauteuil roulant, le 23 décembre dernier, Amina Slaoui revient d’un voyage en France qu'elle n'est pas prête à oublier.
"C'est humiliant !"
L’avion atterrit à l’aéroport Mohamed V à Casablanca. Tous les passagers descendent mais pas elle. Elle doit attendre 40 minutes dans l’avion pour que l’équipe de l’assistance aux personnes à mobilité réduite vienne la chercher pour l’aider à entrer dans l’aéroport. Lorsque l’équipe vient au final c’est pour lui annoncer que le camion de transport est en panne. Quatre personnes de l’équipe sont obligées de la transporter sur son fauteuil roulant pour atteindre l’intérieur de l’aéroport. «C’est une question de dignité. On se sent marginalisé. C’est humiliant !», lâche-t-elle. «Moi je ne pèse que 50 kilos mais qu’en est-il pour les autres personnes handicapées plus lourdes que moi !», ajoute-t-elle.
Des fauteuils roulants sales et cassés
Ce dernier voyage est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Car Amina Slaoui a fait au total trois voyages à bord de la RAM ces derniers mois. Chacun d’entre eux a amené son lot de misère. Lors du deuxième voyage datant d’il y a deux mois, ce n’étaient pas les camions de transport qui étaient en panne, mais l’état déplorable des fauteuils mis à sa disposition pour la sortir de l’avion et circuler dans l’aéroport. Ils étaient sales, cassés et la ceinture de sécurité défectueuse. Amina Slaoui a autorisé Yabiladi.com à publier les photos des fauteuils qu'elle avait prises il y a deux mois après avoir voyagé avec la RAM.
Le cas Sifer
Cependant, Amina Slaoui n’est pas la première personne handicapée à vivre une mauvaise expérience de ce genre dans avion de la RAM. En septembre 2011, Yabiladi avait donné la parole à Abdelkader Sifer, un père franco-marocain d’une jeune femme handicapée physique et mentale qui s’est vue interdire l’entrée d’un avion RAM par le commandant de bord, prétextant que l’avion était plein. Après 4 heures d’attente interminable dans un hangar, sans eau, ni nourriture, la famille finit par remonter dans un autre avion. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, une fois arrivée à Paris, la famille Sifer constate que des affaires lui ont été volées dans ses valises : un GPS et un appareil photo d’une valeur de 500 euros.