Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est félicité hier de l’élection du Maroc à la tête du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. La candidature marocaine a eu le «soutien de la majorité» des membres de l’organisme onusien, a souligné le chef de la diplomatie lors du point de presse qu’il a animé, mercredi 10 janvier, avec la vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères de la Bulgarie, Mme Mariya Gabriel.
«Cette élection est aussi une preuve internationale du rôle du Maroc et de sa politique étrangère, fondée sur la clarté et l’ambition, ce qui rend sa présence dans les organisations internationales souhaitable et nécessaire», a expliqué le ministre.
Nasser Bourita a déploré, en revanche, la campagne orchestrée par «l’Algérie et l’Afrique du sud», notamment «au sein de l’Union africaine» pour torpiller le dossier marocain. «Alger et Pretoria ont mené des campagnes médiatiques à travers des pions mercenaires, alors que le Maroc fournissait des explications importantes sur les mécanismes de sa candidature», a noté le ministre des Affaires étrangères.
Fuite en avant de médias algériens et du Polisario
En l’absence de réaction officielle, plusieurs médias algériens ont condamné l’élection du Maroc président du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, pour l’année 2024. «C’est une victoire du Mal sur le Bien», obtenue «par la corruption et le chantage et l’achat des votes en sa faveur», a estimé La Patrie News. «Malheureusement, le Maroc a remporté la présidence du Conseil avec 30 voix contre 17 voix pour l’Afrique du Sud. Une preuve de plus que le chantage et la corruption gangrènent bel et bien certaines institutions de l’ONU», a conclu la même source.
De son côté, le quotidien Echouroukonline a attribué la victoire du Maroc à «l'alliance sioniste mondiale». Le royaume «a réalisé son objectif grâce au soutien qu'il a reçu pendant des décennies de la part de pays qui lui ont fourni une protection pour échapper à ses obligations de se soumettre au droit international dans le dossier de l'occupation du Sahara occidental».
Le Polisario a réagi aussi à la victoire du Maroc. Son représentant à Genève, Oubi Bachir Bouchraya, a estimé que l’élection de Rabat a obéi à des considérations «géopolitiques et non juridiques» et à de «fortes pressions exercées par certaines forces influentes pour barrer la route à Pretoria pour la présidence du Conseil». Le Front a mené, ces dernières semaines, une campagne contre la candidature marocaine.
En Afrique du sud, des médias ont reconnu la défaite de leur pays. «Le Maroc anéantit les espoirs de l'Afrique du Sud à la présidence du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU», a écrit City Press. «Lors d’un vote mercredi à Genève, l’ambassadeur du Maroc, Omar Zniber, a été élu président du conseil après avoir recueilli 30 voix. Son adversaire sud-africain, Mxolisi Nkosi, n'a obtenu que 17 voix», rapporte Africa News. «Le Maroc est considéré par plusieurs pays africains comme une puissance occupante au Sahara occidental. La candidature de Rabat s'est également heurtée à l'opposition de son voisin l'Algérie», s’est consolée la même source.
Nasser Bourita a révélé, hier, qu’«au moins 10 pays africains» ont voté pour le royaume. Pour rappel, le groupe africain compte 13 sièges au CDH de l'ONU dont ceux sont de l’Afrique du sud et l’Algérie.