Nombreux sont les athlètes d’origine marocaine nés à l’étranger, mais qui ont décidé de représenter le Maroc dans divers sports. Parmi eux, la championne de triathlon Nora Nouri se distingue par le fait que sa première venue au royaume ait eu pour but de porter le maillot national en compétition continentale. Depuis, la sportive veille à se rendre régulièrement à la mère patrie.
Nora Nouri a vu le jour à Haguenau, (nord-est de la France), le 12 avril 2004. D’une mère originaire du village marocain d’El Kebab dans le Moyen Atlas et d’un père algérien issu d’Annaba, la jeune athlète a suivi un parcours académique normal, comme beaucoup de ses camarades. Après son baccalauréat en mathématiques, physique et chimie, avec option de spécialisation en mathématiques à Metz, elle poursuit actuellement ses études supérieures en biologie.
A la découverte du triathlon
A l’université de Metz, Nora découvre pour la première fois la discipline combinée de l’aquathlon, qui consiste à enchaîner un parcours de course à pied et de natation sans arrêt du chronomètre. Après avoir remporté la compétition, elle reçoit une proposition de rejoindre le club de triathlon de Niederbronn-les-Bains. Un peu plus tard, elle rejoint le FC Metz «pour avoir les meilleures conditions quotidiennes possibles».
Sport olympique combiné et basé sur l’endurance, le triathlon inclut la natation, le cyclisme et la course à pied sur différentes distances. Nora se souvient auprès de Yabiladi qu’«avant de participer à la compétition d’aquathlon», elle n’a pratiqué aucun sport. «Quand j’étais plus jeune, je pratiquais la danse classique, mais je n’avais jamais pensé au triathlon. Ce dernier était finalement mon choix. Mes parents ne m’avaient pas encouragé à ce sport, mais il m’ont toujours permis de faire mes propres choix», se rappelle-t-elle.
C’est ainsi que la championne en herbe débute le triathlon en 2018. Elle participe à des dizaines de compétitions. En 2022, elle prend part au Championnat de France de Cross-country, au Championnat de France de triathlon, celui d’Europe de relais mixte à Bagnoles, au Grand prix final de triathlon à Saint-Jean-de-Monts, mais aussi aux championnats Grand-Est de relais mixte à Colmar, entre autres. Nora décroche de bons résultats dans de nombreux tournois.
Première visite au Maroc
Après avoir pris ses marques dans le triathlon en France, la championne marocaine a reçu une proposition de l’Algérie pour représenter le pays dans cette discipline, devenue olympique en 2000. «J’ai préféré opter pour le Maroc, où j’ai été soutenue sans équivoque et immédiatement accueillie comme au sein d’une deuxième famille. J’ai pu montrer mes capacités avec le Maroc», nous a-t-elle déclaré.
«Le Maroc a été le choix du cœur. La Fédération royale marocaine de triathlon est plus ancienne et dispose d’une meilleure infrastructure. Je me retrouve mieux avec le Maroc. Les membres de la fédé ont été les premiers à venir vers moi pour me proposer de les rejoindre. Cela s’est fait spontanément. Après une semaine à m’entraîner avec le groupe, j’ai immédiatement réalisé être dans un environnement sain et c’est tout ce dont j’ai besoin.»
«Cela fait un an que j’ai rejoint l’équipe nationale marocaine et c’est l’une des meilleures décisions que j’ai prises. L’équipe nationale m’apporte beaucoup d’opportunités et d’expérience. Par-dessus tout, représenter mon pays à l’international est un une grande fierté pour moi», a ajouté la championne.
En décembre 2022, Nora s’est rendue pour la première fois au Maroc, dans le cadre de la Coupe d’Afrique de triathlon à Dakhla. En France, elle évolue désormais au sein du club de triathlon de Metz, mais pas sous la bannière de la Fédération française. «J’aime beaucoup le Maroc. La première fois que j’y suis allée, c’était en décembre 2022 pour participer à ma première Coupe d’Afrique. Depuis, je m’y rends régulièrement», nous a-t-elle affirmé.
A sa première participation où elle a défendu les couleurs nationales, Nora a pu remporter la Coupe d’Afrique, le 11 décembre de cette année-là.
Des distinctions également en 2023
En 2023, Nora a participé à de nombreux tournois, en France, au Maroc et dans d’autres pays. En juillet dernier, elle a pris part à la Coupe du trône à Rabat, avec le club marocain CMND. Elle a également fait partie du contingent en compétition durant la Coupe du monde de triathlon à Tanger, le 1er octobre dernier, ainsi que le Championnat d’Afrique de triathlon à Hurghada en Egypte, le 15 du même mois.
Nora Nouri a également participé au Championnat de France des clubs de Division 1 de triathlon, une compétition de grande importance en France, où elle constitue un championnat d’élite des clubs français.
«J’ai participé à mon premier triathlon dans ce cadre, le 4 septembre 2021. C’était ma première fois avec l’élite. Je me suis également classée sixième au Championnat de France de duathlon, le 11 avril 2023. C’était ma plus belle réalisation en championnat français. Récemment, j’ai participé à ma première Coupe du monde de triathlon et c’est l’un de mes meilleurs souvenirs. C’est aussi ma première expérience parmi l’élite internationale. Malgré une chute de vélo, ça a été une expérience merveilleuse.»
Le rêve de représenter le Maroc aux Jeux olympiques
Nora nous confie que «comme pour tout athlète qui s’entraîne tous les jours», elle rêve de participer aux Jeux Olympiques, où elle «espère aller le plus loin possible avec l’équipe nationale».
«Même si mon début dans le monde du triathlon s’est fait par hasard, ce sport fait désormais partie de moi et il le restera à l’avenir. Je ne me vois pas vivre sans. Après ma chute lors de la première Coupe du monde de triathlon, j’ai eu une fracture au poignet. La première chose que j’ai faite, dès mon retour en France, a été de retirer l’attelle pour reprendre l’entraînement. J’ai participé au Championnat d’Afrique deux semaines plus tard.»
Revenant sur l’apport de ses proches à son parcours dans le sport professionnel, Nora Nouri nous confie que sa famille est «la chose la plus importante pour [elle] dans la réussite». «Ma mère et mon père me soutiennent quotidiennement. C’est grâce à eux que j’en suis arrivée là, en tant qu’athlète de triathlon de haut niveau», souligne-t-elle. Pour autant, la sportive manque encore de soutien financier. «Le temps que je consacre aux études et au sport ne me permet pas de travailler en parallèle, pour financer mes propres dépenses. Ce sont donc mes parents qui m’aident», a-t-elle indiqué.
Du triathlon, Nora Nouri ne tire pour autant que du positif. «Pour moi, le plus important est de m’amuser et de prendre du plaisir autant que possible. C’est un sport difficile, mais j’aime m’entraîner au quotidien. Je consacre beaucoup de temps à cela parce que j’aime ce sport», affirme-t-elle.