Le 13 mars à Casablanca, le roi Mohammed VI donne le coup d’envoi à l’opération de la généralisation du régime d’assistance médicale, sachant que ce programme a été lancé, en 2009, à titre d’expérience pilote dans la région de Tadla-Azilal. C’est l’assurance maladie pour les démunis au Maroc. Neuf mois après cette cérémonie marquant l’entrée en vigueur de ce programme le ministre de la Santé, reconnaît, lors d’une rencontre, jeudi, avec les hauts cadres de son département, des «irrégularités» dans son application.
El Houcine El Ouardi a déploré, comme le rapporte le quotidien Al Massae de ce vendredi, «l’absence de structures d’accueil des patients et le manque de coordination avec les autorités locales, relevant du département de l’Intérieur». Le ministre a également pointé du doigt «les longs délais d’attente dans des certains laboratoires» publics, appelant à «le réduire». Dé «la faible formation» de certains médecins et autres infirmiers.
Ces irrégularités énoncées par le ministre de la Santé, tranchent complètement avec les acquisitions de nouveaux lots de médicaments. «De 675 millions dh en 2011 elles ont atteint le chiffre d’un milliard et 200 millions dh», a souligné El Ouardi. Cette tendance à la hausse devra se poursuivre en 2013 avec plus de 2 milliards de dh alloués à cette mission. En dépit de cet effort, jamais enregistré auparavant au Maroc, le ministre a reconnu que «son département a échoué à fournir ces médicaments» aux malades démunis.
"1,2 millions de bénéficiaires"
Ces irrégularités relevées par El Ouradi sont en déphasage avec le ton euphorique du ministre de la Santé lors d’une séance des questions orales à la Chambre des représentants. Mi-octobre, il soulignait, devant les députés, que 1,2 millions de Marocains bénéficient des prestations du RAMED dont 77 sont issus de familles pauvres, 23% en situation de précarité. Il annonçait, d’ailleurs, que des mesures ont été prises en vue de faciliter l’accès des patients aux soins, son département travaille à l’identification des établissements de santé et à les réhabiliter en priorité, l’amélioration de la qualité des services, la création d’un guichet d’assistance médicale et d’une unité d’appui et d’assistance sociale.
Le RAMED a connu bien du retard, et ce, depuis 2005, l’année de la création d’une commission multidisciplinaire, chargée d’étudier ce projet sociétal. Sa mise en application prévue en 2007 a également accusé du retard. Ce n’est qu’en 2008 que ce programme voit la jour mais à titre expérimental dans la région Tadla-Azilal. Et ce n’est qu’en mars de cette année, qu’il a été généralisé à l’ensemble du territoire national.