La présidence algérienne prend très au sérieux le projet de «réconciliation» entre le Maroc et l’Iran, annoncé la semaine dernière par le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian. En témoigne, l’arrivée ce vendredi 7 juillet du chef de la diplomatie algérien à Téhéran, sur instructions du président Tebboune.
«Cette visite s’inscrit dans le cadre de la concrétisation des directives des dirigeants des deux pays frères, le président Abdelmadjid Tebboune et son frère, le président Ibrahim Raisi, animés d’une volonté commune et une détermination mutuelle à renforcer les relations de coopération et de partenariat algéro-iraniennes ainsi qu’à consolider les traditions de consultations et de coordination politique sur les questions d’intérêt commun aux niveaux régional et international», indique le ministère algérien dans un communiqué.
Dans la capitale iranienne «Ahmed Attaf devrait avoir des entretiens bilatéraux avec son homologue iranien, Hossein Amir Abdollahian, et être reçu par les hautes autorités iraniennes», souligne la même source.
Ce déplacement intervient, une semaine, après l’appel téléphonique entre le président Tebboune et son homologue iranien Ebrahim Raïssi. L’Algérie redoute en effet que le projet de «réconciliation» entre Rabat et Téhéran, annoncé le jeudi 29 juin par le chef de la diplomatie, Hossein Amir Abdollahian, ne s'opère au détriment des intérêts du Polisario. L’Iran reconnait la «RASD» depuis 1980. Rabat avait, pour rappel, justifié la rupture de ses relations avec Téhéran, en mai 2018, par les livraisons d’armes iraniennes aux milices du Front. Il est difficile, dans la conjoncture actuelle, que le Maroc accepte un réchauffement avec l’Iran sans concession de Téhéran sur le dossier du Sahara.
Le ministre algérien des Affaires étrangères effectue cette visite alors que des informations font état d’une «médiation» omanaise entre le Maroc et l’Iran pour accélérer le processus de normalisation. Rabat a accueilli, mardi, la 6ème édition de la Commission mixte maroco-omanaise de coopération politique et économique, présidée par Nasser Bourita et son homologue omanais, Badr Bin Hamad Bin Hamood Al-Busaidi. Le Sultanat maintient, depuis la chute du régime du Shah en 1979, des relations étroites avec l’Iran. Oman avait permis au royaume de rapatrier le corps du pilote marocain du F-16, disparu en mai 2015 au Yémen, qui était en possession des rebelles houthies, soutenus par l’Iran.