L’Audience nationale de Madrid a ordonné l’expulsion d’un ressortissant marocain, condamné à deux ans de prison pour terrorisme, rapporte El Confidencial Digital. Le média rapporte qu’il avait notamment «enregistré et publié sur Facebook un serment d’allégeance» à Daech, tout en lançant des appels au jihad.
Pour échapper à son expulsion, l’accusé a déclaré, dans un recours, qu’il était homosexuel et qu’il serait en danger s’il était refoulé vers le Maroc, ajoute la même source. Les magistrats de l’Audience nationale ont rejeté le recours et confirmé la décision du secrétaire d’Etat à la sécurité, relavant du ministère de l’Intérieur, ordonnant son éloignement.
La justice espagnole avait condamné le Marocain à deux ans de prison pour crime d’auto-endoctrinement jihadiste. L’accusé avait maintenu une activité intense sur les réseaux sociaux, entre 2012 et 2018, à travers différents profils, pour consommer et partager des contenus de type jihadiste radical. Il avait également prêté allégeance à Daech. En 2018, il a renouvelé son serment à l’autoproclamé «émir et calife» chef de Daech, Abou Bakr Al Bagdadi, tué en octobre 2019 lors d’une frappe menée par l’armée des Etats-Unis.
L’Espagne est parmi les rares pays avant-gardistes dans la reconnaissance de tous les droits des homosexuels, y compris l’adoption d’enfants et le mariage légal. C’est sous le gouvernement Zapatero I (2004-2008) que Madrid a mis en place, en 2005, un cadre juridique favorable aux membres de cette communauté. Les étrangers n’ont pas été oubliés.
Madrid s’est engagé à accorder l’asile politique aux victimes de persécutions en raison de leur orientation sexuelle, dont un ressortissant iranien de 36 ans a été le premier à bénéficier en 2009. Mais depuis, les autorités espagnoles se montrent moins généreuses avec les demandes d’asile de ce genre, formulées notamment par des migrants irréguliers.