En prélude à leurs prestations sur la scène du Festival Gnaoua et musiques du monde, les groupes BAB L'BLUZ et les Amazones d'Afrique ont tenu à dire quelques mots sur les combats qu'ils se font fort de mener partout où ils vont. Commençant par présenter le nouvel album de son groupe BAB L'BLUZ, Yousra, la chanteuse principale, a confié à Yabiladi que c'était «un retour aux sources, puisque c'est à Essaouira que tout a commencé». En effet, c'est près de 15 ans après son départ de la ville des Alizés qu'elle revient en compagnie de Brice Bottin, son colistier pour doner son premier show dans ce spectacle.
«C'est un rêve d'enfant que de se produire sur une scène que vous avez cotoyée toute petite», a ajouté Yousra, nous exprimant ainsi un rêve que beaucoup de jeunes, particulièrement des filles, férues de cette musique ont ; celui de «montrer son amour pour le Gnaoua sur la scène du festival».
«Le Gnaoua ne laisse pas la femme en marge, bien au contraire»
Rejoignant sur le thème de la capacité des femmes à faire de la musique et du Gnaoua, les propos d'un autre groupe de femmes, les Amazones d'Afrique. Pour ces dernières, venues de divers horizons du continent africain, «la femme a les mêmes potentiels que les hommes en termes de musique». Il n'en demeure pas moins agréable de voir une femme manier le guembri autant qu'un homme, selon Yousra. Pratiquer la musique gnaoua, poursuit-elle, devrait permettre à la jeune fille de non seulement «se familiariser avec la culture de son pays, mais aussi de se libérer des préjugés sociaux qui la poussent à se renfermer sur elle».
Défendant les valeurs des femmes durant tous leurs spectacles, les Amazones d'Afrique n'ont pas dérogé à leur règles. «Le festival, il valorise les femmes, il est organisé et géré par des femmes [dont Neila Tazi, ndlr], et nous, nous sommes là pour apporter notre pierre à l'édifice que ce festival veut être», à souligné Fafa Phino auprès de Yabiladi.
Les Amazones d'Afrique se sont dites en plein dans leur élément tant le terroir, les instruments et la musique de gnaoua se rapproche de leur musique. Pour son premier festival Gnaoua, Elvy Bitémo s'est félicité auprès de notre rédaction de voir «un tel évènement où il y a une tradition assez originale, bien représentée par les femmes qui manient à la perfection les intruments du terroir».
Les membres du groupe se disent heureuses d'apprendre de la culture du royaume du Maroc, et n'ont pas caché leurs envie de rajouter quelques sonorités de cet art dans leurs productions à venir. Car, disent-elles, «la musique est universelle et le gnaoua fusionne parfaitement avec les autres musique comme on peut le constater sur les différentes scènes».
A la suite de leurs différentes répétitions, les deux groupes se sont produits sur les scènes de la plage pour BAB L'BLUZ et de la place Moulay Hassan pour les Amazones d'Afrique, afin de retrouver leurs publics et partager cette fierté d'être femme et de porter partout dans le monde son identité culturelle.