Le militant Noureddine Aouaj a quitté la prison locale de Casablanca, hier, après avoir purgé toute sa peine. Il a été reçu par plusieurs acteurs de la société civile et des membres de familles de détenus, dont Ahmed Zefzafi, le père de la figure de proue du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi. En 2021, le tribunal de première instance a condamné Aouaj à deux ans de prison ferme pour «outrage aux institutions constitutionnelles, d’insultes à un corps constitué et incitation à commettre un crime». Cette peine a été confirmée en appel.
Figure marquante des mouvements de protestation à Casablanca, membre du Mouvement du 20 Février et acteur associatif, le militant a été arrêté le 15 juin 2021, après avoir participé à un sit-in en marge du procès des journalistes Omar Radi, Imad Stitou et Soulaimane Raïssouni. En marge du rassemblement, il avait donné des déclarations filmées, en solidarité avec Raïssouni, alors à son 67e jour de grève de la faim. «Aujourd’hui, il est en train de se faire tuer par le régime», avait-t-il insisté.
Dans ses déclarations, il avait ajouté que le procès du journaliste était «un procès à la presse libre, à toute voix libre et à tous ceux qui ont dénoncé la corruption de bandits restés au-dessus de la loi, tandis que les dénonciateurs sont en prison». Membre des comités de soutien aux journalistes Omar Radi et Soulaimane Raïssouni, Noureddine Aouaj avait évoqué par ailleurs l’ambiance générale au Maroc, tenant le roi «responsable de cette situation due à des échecs dans les choix politiques» et sociaux. «Soulaimane est jugé pour ses opinions et pour avoir dénoncé la corruption ; il est en train de se faire tuer», avait-t-il souligné.