- Yabiladi.com : Comment se présente le secteur de l'immobilier au Maroc?
- Julien Stephan : Plutôt bien. L'immobilier reste une des locomotives de l'économie Marocaine. Le potentiel est énorme, pour les locaux comme à destination des résidents à l'étranger. Les infrastructures se développent et de nouvelles régions entières deviennent attractives et voient de grands projets immobiliers sortir de terre, comme dans le Nord ou tout le long de la côte Atlantique.
- L'activité courtage en prêts immobiliers au Maroc n'existait pas avant votre arrivée. Qu'est-ce qui a motivé CAFPI à miser sur le Royaume ?
- Ça n'a pas été un choix complètement rationnel... C'est avant tout parce que les fondateurs de CAFPI, il y a de cela plus de 35 ans et qui sont toujours à la tête du groupe, sont nés et ont grandis au Maroc, ce qu’a permis la concrétisation du projet. Le secrétaire général de CAFPI a lui aussi travaillé, il y a trente ans à Casablanca, pour le compte la BMCE Bank ! C'était donc une volonté du coeur autant que de la raison, devant l'immense potentiel que représente le pays en matière de développement immobilier.
- A quoi consiste concrètement votre rôle et où commence et s'arrête votre mission?
- CAFPI aide les acquéreur à trouver le financement qui leur correspond le plus, et le mieux optimisé pour eux. Grâce à ses volumes, CAFPI obtient aussi des banques des conditions avantageuses dont il fait bénéficier ses clients. C'est un peu un supermarché du crédit immobilier : nous recensons un maximum d'offres, puis nous les négocions et nous les présentons aux clients.
Notre mission peut commencer très en amont : souvent des futurs acquéreurs viennent nous voir alors qu'ils ne savent pas encore exactement quoi et où ils vont acheter ! Ils veulent juste avoir un ordre d'idée de leur capacité d'emprunt. Nous donnons aux acquéreurs à toute étape dans leur financement des outils sur le site www.cafpi.ma pour mieux définir leur projet et leurs capacités. Tout cela pour dire que notre travail peut commencer aussi bien très en amont qu'après une promesse d'achat signée et un chèque de réservation déposé.
- Après un peu plus de 6 mois d'activité, quel est votre premier bilan?
- Nous avons reçu un très bon accueil de la part des clients, qu'ils soient résidents ou non. Tous sont ravis d'avoir un interlocuteur qui recense les offres du marché et peut les aider dans toutes les démarches administratives. Nous avons en 6 mois déjà conseillé près de 400 futurs acquéreurs. 128 d'entre eux ont reçu une offre de financement au travers de CAFPI. L'agence CAFPI TWIN Center compte désormais 6 conseillers formés à tous les aspects du financement immobilier au Maroc.
- Depuis quelques mois le secteur de l'immobilier accuse un ralentissement de l'activité à Casablanca, Marrakech ou encore Tanger. Etes-vous inquiet?
- Sur certaines destinations, on ne peut se cacher qu'il y a eu des excès : des projets menés parfois sans les ressources, en tablant sur une hausse soutenue et continue des prix. La morosité et l'attentisme qui sévissent aujourd'hui partout sur la planète on mis à mal la pente de cette hausse et donc certains de ces projets. Mais ces projets n'étaient pas sains et leur sort est normal. Par contre, je peux affirmer que les projets développés avec professionnalisme ne sont pas touchés. Il y a encore une demande internationale soutenue, y compris sur des destinations comme Marrakech et Tanger. Les clients internationaux ne souhaitent pas faire dormir leur argent et veulent diversifier leur risque. Le Maroc ayant un bon potentiel de croissance et étant très stable, il recueille beaucoup de ces faveurs. Quant à Casablanca, le déficit de logements de la ville me fait considérer les rumeurs de crise de l'immobilier sur la ville comme sans aucun fondement. D'autant plus que des projets de développement touristiques comme la Marina pourrait attirer une toute nouvelle clientèle pour Casablanca et y doper encore le marché.
- Et les conséquences de la crise financière internationale sur l'économie réelle dont le secteur immobilier, durement touché?
- Les conséquences de la crise immobilière sont avant tout la morosité et l'attentisme.
La morosité, par exemple chez une partie les résidents marocains à l'étranger : ils sont une source d'investissement dans l'immobilier colossale pour le Maroc. Beaucoup d'entre eux se trouvent aujourd'hui dans des situations difficiles, où attendent de savoir s'ils vont conserver leur travail. Dans ces conditions, ceux-ci sont moins enclins à investir.
L'attentisme, parce qu'exactement comme on le constate en France, devant les rumeurs de baisse de l'immobilier se présente la réaction naturelle d'attendre pour voir si ça baisse vraiment, et de combien, avant d'acheter. La demande faiblit donc, mais de manière artificielle. Ceux qui ont besoin de vendre vite pour rentrer de l'argent dans leurs projets baissent leurs prix, pas les promoteurs sérieux. La demande est en soit toujours présente, et elle ne se retient en partie que pour du psychologique ; il y aura donc de mon point de vue un rattrapage. L'élastique s'étire un peu et il faut espérer pour les Marocains que quand il se relâchera on ne verra pas une aspiration haussière trop forte.