Si on considère le potentiel qui existe entre les deux pays, ce chiffre reste faible : l'année dernière, les importations du Maroc en provenance de l'Algérie se montaient à 2,6 milliards de dirhams, soit 2,3% des importations totales du Maroc et 1,1% seulement des exportations de l'Algérie.
Il est évident que la fermeture des frontières terrestres entre les 2 pays et l'absence de liaisons maritimes ne facilitent pas les échanges dans la région. Une situation qui selon M.Messahel doit être réglée tant au niveau régional que bilatéral. D'ailleurs nos institutions maghrébines commencent à prendre conscience de ce potentiel économique quasiment inexploité...
Le patron du FMI Dominique Strauss-Khan n'a pas manqué de le souligner lors d'une conférence à Tripoli sur l'intégration régionale et la promotion des projets communs dans les pays de l'Union du Maghreb Arabe (l'UMA). Pour lui, l'Algérie et le Maroc ont des rôles stratégiques à jouer dans la région. Ils doivent impérativement travailler ensemble pour pouvoir enfin réaliser l'intégration économique de la région.
Mais même modestes, ces changes évoluent néanmoins, La valeur des exportations du Maroc vers l'Algérie au cours des six premiers mois de 2007 a augmenté de 38,1% par rapport au premier semestre de 2006.
Et puis autre signe encourageant, la première foire maghrébine est née. Elle pourrait constituer une première impulsion qui manque au marché intra-Maghreb. Elle se tiendra à Alger du 26 novembre au 1er décembre 2008. L'objectif est de promouvoir les échanges commerciaux entre les 5 pays du Maghreb et de mettre en valeur les opportunités d'investissement dans la région.
Là encore le volume des échanges entre les pays maghrébins est insignifiant. Il ne dépasse pas les 3% du total des échanges extérieurs des cinq pays du Maghreb alors qu'ils effectuent 80% de leurs échanges commerciaux avec l'Union Européenne. Le Maghreb ne peut désormais se permettre de passer à côté de l'intégration économique de la région surtout en ces temps de crise.
La question reste maintenant de savoir si le Maroc et l'Algérie sauront donner l'exemple et si les deux pays sont disposés à aller au-delà des différends politiques pour faire évoluer dans le bon sens leurs économies respectives.