Né en 1977, Adil Chahir a toujours été un amoureux du raï, avant même son installation en France. Il a vu le jour dans la ville de Meknès et y a étudié, jusqu'à obtenir un certificat professionnel en climatisation et réfrigération de l'Institut spécialisé de technologie appliquée. En 2007, il plie bagage pour l’Hexagone et s'installe à Paris, après avoir eu une opportunité d'emploi.
Pendant son séjour au Maroc, Adel Shahir aimait chanter et était encouragé par ses collègues et sa famille. «Depuis que je suis jeune, je chante dans le quartier et à la maison. Parfois, je chantais lors de mariages et de fêtes», confie-t-il à Yabiladi. «La première fois que j'ai chanté devant le public, c'était en 1998, à l'occasion de la bonne performance des Lions de l'Atlas lors de la Coupe du monde 1998 qui s'est déroulée en France», se remémore-t-il.
Après cette cérémonie, le nom d'Adil Chahir a commencé à devenir célèbre à Meknès, où il a reçu des invitations pour animer des soirées privées dans la ville et ses environs, des soirées caritatives avec un certain nombre d'associations et même des soirées ramadanesques. Cependant, après son émigration en France, il a laissé de côté le chant et l'art. «Pour m'intégrer, ça m'a pris du temps. De plus, je travaillais aussi dans une société de sécurité privée», explique-t-il.
Un parcours artistique «en construction»
Dix ans plus tard, en 2017, le chanteur du raï décide de revenir dans le domaine artistique et de «passer du hobby au professionnalisme». Il sort ainsi sa première chanson sous le titre «Waraqa Hamra», qui rencontre un grand succès «inattendu» même par son interprète. «Ce qui m’a encouragé à continuer, c'est l'écho que la chanson a laissé auprès du public», explique-t-il encore.
«Le succès de cette chanson m'a ouvert les portes pour donner des concerts ici en France et dans d'autres pays. Toutefois, avec l'avènement de la pandémie du Covid-19, tout s'est arrêté. Actuellement, les choses reviennent progressivement à la normale.»
Aujourd’hui, le chanteur dispose de huit chansons dans son répertoire, dont «Lmagana» en featuring avec H-Kayen.
Il affirme tenter de percer dans certaines de ses chansons récentes en dehors du style de raï. Le Marocain avait aussi auparavant donné plusieurs concerts, dont un au Maroc avec Cheb Bilal, diffusé sur Al Aoula avant le confinement sanitaire. «Je travaille avec le compositeur professionnel Karim Loukili au Maroc, qui collabore avec des artistes connus et j'enregistre toutes mes chansons à Casablanca», annonce-t-il.
Le chanteur marocain, père de deux enfants, dit se considérer comme étant «encore au stade de la construction» de son parcours artistique. «J'essaie aussi de concilier l'art et le travail. Je cherche l'aide auprès de l’auteur-compositeur Rachid touizi, qui a travaillé sur 200 albums en raï», confie-t-il à propos de ses projets, en notant que «le domaine artistique commence à renaître, et il revient à ce qu'il était avant la pandémie de Covid-19».
Concernant sa relation avec le Maroc, Adil Chahir affirme qu’il veille à se rendre au Royaume «chaque fois» qu’il en a l’occasion. «J'y vais plusieurs fois par an. Ma famille et mes amis sont au Maroc», conclut-il.