La Fédération des ligues des droits des femmes a réagi, jeudi, au verdict prononcé, vendredi dernier par la Cour d’assises de Paris, condamnant le chanteur marocain Saad Lamjarred à 6 ans de prison pour viol aggravé. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, la fédération a indiqué avoir «suivi avec beaucoup d'intérêt le déroulement du procès de l'artiste» et la «large controverse et les réactions sur les réseaux sociaux» que le jugement a suscité.
Rappelant son «combat depuis plus de trente ans pour briser la violence faite aux femmes», la fédération a ainsi «fermement condamné ce que la victime a subi», lui déclarant sa «solidarité absolue». «Nous condamnons également toutes les formes de violence et de viol contre les femmes et les enfants, et nous rejetons la culture de normalisation et de tolérance» avec ces actes, poursuit le communiqué.
La fédération alerte aussi l'opinion publique nationale sur le «danger d'essayer de revenir sur le rejet et la condamnation du viol sous prétexte que l'artiste est connu et a des fans». «Cela détruira tout ce que nous avons construit en tant que société civile et État avec ses multiples politiques de sensibilisation et de prise de conscience pour lutter contre la violence sexiste», poursuit-elle.
«Nous appelons l'opinion publique marocaine à ne pas confondre les choses et ou à inscrire la tolérance du viol dans les divergences politiques entre les deux pays, car le Maroc a fait de grands progrès dans la lutte contre toutes les formes de violence sexiste et s'est engagé à adopter cette stratégie depuis 2007», insiste-t-elle, en appelant une «loi globale pour lutter contre la violence à l'égard des femmes».