L’autorité des exportations de produits agricoles, Morocco Fodex, a interdit toute exportation de tomates, d’oignons et de pommes de terre vers les pays d’Afrique de l’Ouest, dans le souci d’assurer la sécurité alimentaire au Maroc. Cette décision a été prise jeudi dernier, avec effet immédiat, dans un contexte fortement marqué par l’inflation des prix des denrées alimentaires (11%). A l’approche du mois de ramadan, attendu au cours de la dernière semaine de mars prochain, la demande intérieure sur la tomate augmente considérablement. Pour sa part, l’offre a baissé, en raison de la vague de froid dans la région de Souss-Massa, qui représente 90% de la récolte nationale.
Le pays accumule aussi les années de sécheresse de plus en plus longues, qui ont également leur impact sur les prix des denrées. Dans ces circonstances, le prix de la tomate varie actuellement entre 10 et 12 DH le kilo, soit le double du tarif en décembre 2022. Citant un responsable de l’Association marocaine des fournisseurs de fruits et légumes du marché africain, l’agence de presse Reuters a rapporté que la décision de Morocco Fodex avait été communiquée aux négociants par téléphone. Et de rappeler que le même jour, porte-parole du gouvernement, Mustafa Baitas, a déclaré que l’exécutif «prenait toutes les mesures pour assurer un approvisionnement régulier et normal», sans commenter l’interdiction d’exportation.
En effet, ce sont les pays d’Europe qui restent l’acheteur de tomates principal du Maroc avec près de 80%, à commencer par la France, suivie du Royaume-Uni. L’Afrique ne constitue que 1,3% des clients, principalement la Mauritanie et le Sénégal. Malgré la sécheresse, les exportations agricoles marocaines ont augmenté de 20%, l’année dernière, constituant une valeur record de 80 milliards de DH. Au total, les produits alimentaires agricoles constituent 28% des volumes transportés par camions vers les autres pays du continent.