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Grand Angle

Halieutis : Le Maroc et l’Espagne s’engagent pour le secteur de la pêche

Les ministres marocain et espagnol de l’Agriculture et de la pêche, qui ont signé ce jeudi à Rabat un mémorandum dans les domaines sanitaire, phytosanitaire et de développement des filières agricoles, ont réitéré au Salon international Halieutis à Agadir, leur engagement à approfondir leur coopération dans le secteur halieutique.

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Mohammed Sadiki et Luis Planas, jeudi au Salon international Halieutis à Agadir / DR
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Le Maroc et l’Espagne ont affirmé leur engagement pour exploiter d’une façon rationnelle les ressources de la pêche et organiser et moderniser la pêche artisanale pour lutter contre celle illégale, tout en réitérant leur engagement à approfondir leur coopération. Lors de son intervention, jeudi soir au Salon international Halieutis à Agadir, le ministre espagnol de l'Agriculture, de la pêche et de l'alimentation a estimé que ce rendez-vous «traduit la volonté du Maroc d’avancer» dans le domaine de la pêche.

Luis Planas a rappelé que les défis liés à ce secteur restent «communs» entre les deux pays, que ce soit pour l’exploitation des ressources ou la préservation des océans. «L’Initiative de la Ceinture bleue montre à quel point nous sommes capables de faire des choses ensemble» pour notamment «la lutte contre la pêche illégale non déclarée et non réglementée», a-t-il ajouté.

Exploiter d’une façon rationnelle les ressources de la pêche

Le ministre espagnol a évoqué d’autres défis, comme ceux liés au changement climatique et le dérèglement de l’environnement. «Certainement, il faudra décarboner nos flottes de pêche. Ce n’est pas simple à faire. Avec la sélectivité et la préservation des ressources halieutiques, cela reste très important pour le futur», a-t-il reconnu.

Rappelant que l’Espagne assurera la présidence tournante de l’Union européenne au deuxième semestre de cette année, Luis Planas a promis de faire de ce dossier l’un des sujets prioritaires, en abordant aussi les «nouveaux investissements pour avoir des bateaux de pêche sûrs, plus confortables et moins polluants», a-t-il enchaîné. Pour rappel, 8 000 bateaux espagnols s'activent dans la pêche pour une production de 800 000 tonnes de pêches annuelles.

«Nous travaillons ensemble pour chercher un futur sûr pour le monde de la pêche mais aussi pour nos activités, et cette conférence est un bon lieu non seulement pour échanger nos expérience mais aussi pour développer d’une façon plus profonde notre coopération. Les pays présents travaillent pour un monde plus convenable pour tous, pour exploiter d’une façon rationnelle les ressources de la pêche et donner le juste prix aux produits et au travail de nos armateurs.»

Luis Planas

Pour sa part, le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki a rappelé la signature, ce jeudi à Rabat, d’un mémorandum dans les domaines sanitaire, phytosanitaire et de développement des filières agricoles. Un accord qui marque «une convergence» des points de vue des deux pays, a-t-il ajouté. «Le domaine de la pêche est appelé à jouer un rôle essentiel dans la question alimentaire. Aujourd’hui, le secteur est appelé à travailler sur sa durabilité et cela est urgent», a-t-il rappelé.

«Organiser et moderniser» la pêche artisanale

«La pêche constitue la colonne vertébrale de l’économie bleue et il est très important de regarder la question de durabilité avec beaucoup d’attention car il faut prendre des décisions pour demain. Le Maroc et l’Espagne ont les mêmes difficultés et contraintes environnementales à relever. La coopération et la concertation restent ainsi essentielles», a-t-il noté en plaidant pour une «coopération triangulaire». «L’Espagne peut jouer un rôle essentiel comme troisième partie dans les accords et la coopération Sud-Sud», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministre marocain a abordé la question de la «mise à niveau de la pêche artisanale pour qu’elle soit organisée et modernisée» dans le but de lutter contre la pêche illégale.

Les interventions des ministres des deux pays ont été précédée par une conférence organisée dans le cadre du salon sous le thème «Maroc-Espagne : Opportunité de pêche aux perspectives de l’économie bleue». Un évenement marqué par la participation de plusieurs institutions marocaines et espagnoles qui ont exposé les opportunités d’investissement dans le secteur halieutique, notamment pour le volet de recherche et développement (R&D).

Lors de son intervention, Ali Oukacha, président du cluster Agadir Haliopole, a plaidé pour le «rehaussement des liens de partenariats pour répondre aux ambitions des opérateurs et des projets d’intérêts communs» entre les deux pays. Pour sa part, José Manuel Duran, représentant du Centre national de l’innovation (CDTI), dépendant du ministère espagnol de la Science et de l’innovation, est revenu sur les instruments destinés à promouvoir la coopération technologique bilatérale entre le Maroc et l’Espagne, soit les appels à projets avec l’IRESEN, les appels à projets bilatéraux de certification unilatérale et d’autres instruments.

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