L’avocate de l’imam Hassan Iquioussen a promis, samedi, que l’expulsion de son client par la Belgique vers le Maroc ne serait pas «le point final de cette saga législative». Interviewée par BFMTV, Me Lucie Simon a affirmé qu’une annulation de cette décision par le tribunal administratif était encore possible. La veille, l’imam marocain né en France a été remis aux autorités marocaines, après que les services consulaires du pays lui ont accordé un laisser-passer à cet effet. Il a été arrêté à la demande de la France, qui lui reproche une soustraction à la mesure d’expulsion définitive accompagnant son Ordre de quitter le territoire français (OQTF). Quelques mois plus tôt, le ressortissant a été épinglé par le ministre français Gérald Darmanin, pour des propos mysogines et antisémites remontant à 2003 et jamais condamnés par la justice.
«Nous sommes à la veille de la décision du tribunal administratif de Paris (...) qui n’a pas encore décidé si cette expulsion était illégale ou non», a déclaré Me Simon sur BFMTV. Selon elle, cette éventuelle annulation devrait intervenir durant le premier semestre de l’année 2023, d’autant que Hassan Iquioussen souhaiterait «évidemment» rentrer en France. En effet, l’avocate indique que l’imam vit cet éloignement comme «un véritable déracinement». «Nous ne sommes pas sur le cas d’un étranger qui retournerait dans son pays d’origine. On est dans le cas d’un exil», a-t-elle souligné.
Né en France, Hassan Iquioussen, 58 ans, ne porte pas la nationalité française. Pour autant «toute sa famille est française, ses enfants, ses petits-enfants… Du jour au lendemain, sur fond de décision éminemment politique et médiatique, il va devoir absolument tout quitter», déploré Lucie Simon. L’avocate estime, par ailleurs, que «l’ombre du ministère [français] de la Justice» plane sur cette décision d’éloignement.
Arrivé vendredi soir à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca, Hassan Iquioussen est apparu sur une vidéo de l’un de ses proches, en évoquant l’accueil cordial qui lui a été consacré par le personnel de l’aéroport au Maroc. «Je suis l’homme le plus libre du monde», a-t-il commenté.