Les tirailleurs peuvent désormais toucher le minimum vieillesse, tout en vivant dans leur pays d’origine, sans avoir donc à rester pendant six mois en France pour continuer à en bénéficier. C’est à l’issue d’une bataille judiciaire et administrative menée par les tirailleurs sénégalais que tous ont obtenu gain de cause. Le minimum vieillesse de 950 euros est la seule allocation concernée, mais l’Association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais réclame aussi le droit de percevoir la CAF ou la pension d’invalidité depuis le pays d’origine.
Recrutés par l’armée française sous la colonisation des pays d’Afrique, ces vétérans peuvent enfin vivre définitivement dans leur pays d’origine, a rapporté franceinfo, ce mercredi 4 janvier. Un «vingtaine de dossiers» est pour le moment validée, selon le ministère français des Solidarités. Aujourd’hui, les tirailleurs africains encore en vie sont âgés de 90 ans ou plus. Leur nombre est estimé à une quarantaine en France par l’Office des anciens combattants. Principalement issus du Sénégal, ils viennent aussi de Mauritanie ou du Mali et combattus en Indochine et en Algérie.
La nouvelle décision a été rendue ce jour-même où «Les Tirailleurs», film de Mathieu Valdepied sur la mémoire de ces soldats, sort dans les salles. Avec Omar Sy et Alassane Diong à l’affiche, il raconte l’histoire d’un père et de son fils peuls enrôlés par l’armée française, en 1917. «Aujourd’hui c’est réglé, on en est très heureux. Mieux vaut tard que jamais», a réagi Omar Sy, ce mercredi sur France 2.
Le corps de l’armée des tirailleurs a été créé par la France en 1857, au Sénégal. De 1939 à 1945, plus de 300 000 ressortissants des pays des colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) et de l’Afrique équatoriale française (AEF) ont combattu dans ses rangs. Près de 150 000 parmi eux ont été enrôlés parfois de force.