Le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) a repris du service, le 28 juin dernier, mais en flux inverse. Depuis, les quantités des expéditions de gaz précédemment achetées par le Maroc sur les marchés internationaux et déchargées dans les centrales de regazéification espagnoles enregistrent une hausse exponentielle, rapportent des médias ibériques qui citent les statistiques livrées cette semaine par le gestionnaire Enagás.
Ainsi en novembre dernier, les exportations de gaz du territoire espagnol vers le royaume ont enregistré une augmentation de 344%, soit 553 GWh contre 338 GWh réalisées en octobre ou 123 GWh en septembre.
Presque six mois après la remise en service du GME, une partie de la presse espagnole s’interroge toujours sur la véritable identité de la partie étrangère qui fournit du gaz au Maroc. «Ce fournisseur n'a pas été identifié, même si le marché pense qu'il s'agit du Qatar, avec lequel le Maroc entretient des relations de coopération de plus en plus étroites en matière énergétique», estime El Confidentiel.
Pour rappel, l’Espagne avait donné des garanties à l’Algérie pour que le gaz acheminé au Maroc via le GME ne soit pas d’origine algérienne. «Tout acheminement de gaz naturel algérien livré à l'Espagne, dont la destination n'est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols», avait mis en garde le ministre algérien de l’Energie en juin dernier.
Prenant en considération ces menaces, Enagás avait répliqué en annonçant «la mise en place d'une procédure de certification qui garantit que le gaz exporté vers le Maroc via le GME n'est pas de provenance algérienne.
L’activation en flux inverse du GME a surtout permis la relance des activités des deux centrales électriques de Tahaddart et de Aïn Beni Mathar, contraintes à l’arrêt pendant plus d’une année suite à la décision de l’Algérie de fermer le Gazoduc Maghreb-Europe, le 31 octobre 2021.