Plusieurs villes françaises ont été secouées, mercredi soir, par des heurts provoqués par des militants de l’extrême-droite. Ainsi, à Montpellier, la célébration de la qualification de la France à la finale du Mondial 2022 a été gâchée par un groupe de militants nationalistes, qui ont pris d’assaut la place de la comédie et la statue des Trois Grâces.
Selon plusieurs sources médiatiques, les militants d’extrême-droite ont scandé «On est chez nous», refusant que des supporters marocains, présents sur place, montent sur la statue. Des heurts et des bagarres ont alors éclaté, avec des tirs de mortier.
Plus loin, dans le quartier de la Paillade, un jeune garçon a été violemment percuté par un chauffard. «Transféré à l'hôpital en urgence absolue, il est décédé peu après sa prise en charge médicale», a indiqué la préfecture de l’Hérault, dans un communiqué. «Mes pensées vont à sa famille et à ses proches», a ajouté le préfet Hugues Moutouh.
? Communiqué du préfet de l’#Hérault Hugues Moutouh ⤵️#Montpellier pic.twitter.com/Sc7L0jeNs7
— Préfet de l'Hérault ?? (@Prefet34) December 14, 2022
Le véhicule a été finalement retrouvé à proximité des lieux de l'accident et placé sous séquestre, alors que «l'enquête de police progresse rapidement sous la direction du parquet». Selon BFM TV, le drame se serait produit lorsqu’un petit groupe a tenté «d’arracher le drapeau des Bleus accroché à la vitre» de la voiture. «Le conducteur de celle-ci a fait un demi-tour et faucher sa victime avant de prendre la fuite», ajoute-t-on.
Toujours dans le sud de la France, Nice a également eu sa part du lot, alors que plusieurs groupuscules d’extrême-droite ont chargé des supporters marocains isolés dans les rues. «Une grosse ratonnade organisée notamment par les ex des Identitaires», décrit-on.
⚠️ À #Nice plusieurs groupuscules d’extrême-droite chargent des supporters marocains isolés dans les rues… grosse ratonnade organisée notamment par les ex des Identitaires. pic.twitter.com/0RhxQTVHro
— Raphaël Arnault (@ArnaultRaphael) December 14, 2022
Des arrestations de militants nationalistes à Paris et dans les départements de la petite couronne
A Paris, un groupe de 47 personnes proches de l'ultradroite a été interpellé, notamment pour port d'armes prohibées, alors qu’il s'apprêtait à rejoindre les Champs-Elysées. Selon des sources policières citées par l’AFP, le groupe a été interpellé dans le bar le «Jean Bart» dans le 17e arrondissement de la capitale lors d'un contrôle pour «groupement en vue de commettre des violences» et port d'armes prohibées.
Selon les informations d'Europe 1, sur les 47 personnes interpellées, 14 sont fichées S par la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Au moment de l'interpellation, dix personnes sur les 47 étaient armées. Plusieurs des membres de ce groupe étaient connus des services de police pour leur appartenance à un mouvement proche de l'ultradroite. «Ils voulaient clairement en découdre sur les Champs», a-t-on ajouté de source policière.
À Paris, 11 policiers ont été blessés et quatre se trouvent à l'hôpital tandis que 16 véhicules et 19 poubelles ont été incendiés et une voiture de police dégradée. 22 profils d'ultradroite ont aussi été interpellés dans les départements de la petite couronne. Au total, 167 interpellations ont eu lieu dans l'agglomération parisienne dont 145 à Paris, à l'issue de cette demi-finale du Mondial, a indiqué la préfecture de police.
Ces interpellations ont été rendues possibles grâce au dispositif de contrôle et de prévention mis en place autour des Champs-Elysées. Quelque 2 200 policiers et gendarmes étaient mobilisés à Paris mercredi soir pour encadrer les festivités à l'issue de la rencontre France-Maroc remportée (2-0) par les Bleus. Les renseignements français craignaient déjà, depuis lundi, des actions de l'extrême-droite à Strasbourg, selon une note à laquelle des médias français ont eu accès.
A rappeler qu’à Lyon notamment, des individus cagoulés cherchant à «en découdre» rodaient samedi dans le centre-ville.