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Grand Angle

Maroc : Deux salafistes arrêtés à Salé

Après des mois de laxisme, les autorités réagissent à la succession d’agressions commises par des salafistes contre des citoyens marocains. Rabat tente d’éviter ce qui se passe, actuellement, en Tunisie et Libye.  

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Des salafistes derrière les barreaux, non pas à cause de la préparation d'actes terroristes mais pour délits de droit commun. La police de Salé a arrêté, dans l’après-midi du mercredi, deux membres présentés par le ministère de l’Intérieur comme appartenant à la mouvance salafia jihadia. Le motif de cette interpellation : attaquer le domicile d’une voyante.

Un communiqué du département de Mohand Laenser, relayé par la MAP, précise que cette opération s’inscrit dans «dans le cadre des efforts soutenus des services de sécurité visant la lutte contre le crime terroriste a été menée sur la base d’informations précises. Les deux individus ont été interpellés en possession de deux coutelas, deux cagoules, un marteau, deux cordes, dont l’une nouée pour servir à l’étranglement, ainsi que d’autres objets qu’ils comptaient utiliser pour commettre leur forfait». Les deux mis en cause «seront déférés devant la justice à l’issue de l’enquête diligentée sous la supervision du parquet», conclut le texte du ministère de l’Intérieur.

Les agressions des salafistes se multiplient

Ce coup de filet dans les milieux salafistes est tardif. Les actions de ce genre menées par des extrémistes se présentant comme les défenseurs d’une certaine morale sont, depuis quelques mois, fréquents. Hier sur notre site un article a été réservé à la destruction par des salafistes de gravures préhistoriques du soleil dans le Haut-Atlas.

Auparavant, des intégristes ont fait parler d’eux mais sans que les autorités ne daignent bouger. La semaine dernière à Errachidia, un enseignant de philosophie a été agressé physiquement par des salafistes, ses collègues travaillant comme lui dans le lycée Moulay Ali Sherif. Ce cas est loin d’être un fait isolé. En mai à Rabat, une jeune fille portant une robe courte a été la victime de l’acharnement d’extrémistes.

Outre ces cas, la presse marocaine s’est faite l’écho de nouvelles sur des barrages dressés par des personnes décrites comme des salafistes dans des villages au Moyen-Atlas, connus pour abriter des maisons closes. Certains médias, ont rapporté, également, des attaques contre des bars.

Comment éviter les exemples tunisiens et libyens?

Parallèlement à cette arrestation des deux salafistes à Salé, un dialogue est en cours avec les modérés de cette mouvance. Des informations font état d’une rencontre entre une délégation de sécuritaires et des membres de la Coordination mixte de la défense des détenus islamistes. Une initiative suivie immédiatement par l’échange de mots, largement médiatisé, entre Fouad Ali El Himma et des salafistes lors des funérailles de Mustapha Sahel, l’ancien conseiller du roi. Cette prise de contact a pour objectif d’éviter au Maroc de subir les scénarios tunisiens et libyens. En Tunisie, les extrémistes ont commencé par imposer leur morale avant de passer à l’acte et entrer en conflit ouvert avec le pouvoir en place. En Libye, ils ont constitué un Etat dans l'Etat.

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