Le roi Mohammed VI a adressé, mardi, un message aux participants au 9ème Forum mondial de l'Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC), qui se tient les 22 et 23 novembre à Fès.
En tenant son forum sur une terre africaine, l’UNAOC «donne ainsi un signal fort de continuité et d’universalité» et «se fédère autour d’un dessein partagé : avancer vers "une alliance de la paix" et d’un objectif commun : répondre à l’impératif du "vivre-ensemble" au nom d’une "seule humanité"», a estimé le souverain. Le roi a rappelé que le Maroc a «eu le privilège et l’honneur d’être parmi les membres fondateurs de l’Alliance»
Le souverain a exprimé sa confiance que ce rendez-vous apporte la valeur ajoutée attendue. «Aujourd’hui, nous prolongeons la voie ouverte par tous ceux qui ont œuvré au rayonnement et à la pertinence de l’Alliance des Civilisations. Nous saluons, à cet égard, la détermination et l’engagement du Haut-Représentant des Nations Unies pour l’Alliance des Civilisations, M. Miguel Angel Moratinos», a-t-il dit.
Le roi Mohammed VI a estimé que «le contexte actuel est marqué par la recrudescence des causes qui furent à l’origine même de la création de l’Alliance des civilisations», citant les menaces quotidiennes au vivre-ensemble, «les extrêmes [saturant] le débat et [disqualifiant] les discours modérés», l’instrumentalisation des religions, «le populisme» qui agite les sociétés et le Covid-19 qui «signé le retour du repli sur soi». Il a affirmé que l’Alliance est «un puissant vecteur de paix», en considérant qu’«il faut que le dialogue porté par l’Alliance ait voix au chapitre et qu’il construise les conditions de la réussite. Un dialogue qui doit être, selon lui, «inter-civilisationnel : c’est-à-dire inclusif et soucieux de l’humanité dans toutes ses composantes», «intergénérationnel» et «intercontinental, c’est-à-dire non ethnocentrique».
Le souverain a rappelé, par ailleurs, que le Maroc a été «de tous les combats de l’organisation». «D’abord, pour des raisons consubstantielles à son identité : le Maroc est structuré autour d’un modèle d’ouverture, d’harmonie et de synergie qui a vu converger les composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, et qui, simultanément, s’est enrichi des affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen», a-t-il déclaré.
«Dans ce moment si particulier de l’Histoire (…), il nous faut revenir à l’essentiel, c’est-à-dire le vivre-ensemble. Rien ne sert de mener de grands projets si nous ne parvenons pas à dépasser ce premier maillon du vivre-ensemble, au nom d’une seule humanité qui replace l’humain en son cœur», a-t-il conclu.