L’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) a interpellé les pouvoirs publics sur la pauvreté liée à l’éducation, en marge des recommandations du Sommet de l’ONU sur la transformation de l’éducation et à l’occasion de la visite au Maroc du rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme, Olivier De Schutter, à l’invitation du gouvernement marocain.
A la suite des conclusions et des recommandations du Sommet, l’ADFM a rappelé aussi ses constats et propositions à propos du Nouveau modèle de développement. Elle a indiqué que le concept de «pauvreté éducative» est apparu récemment pour qualifier, globalement, la non atteinte des normes minimales d’éducation. «De ce fait, il s’applique parfaitement à notre pays, comme en attestent, les résultats catastrophiques d’enquêtes et d’évaluations menées et publiées ces dernières années par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique», a déploré mardi l’ONG, dans un communiqué parvenu à Yabiladi.
Selon l’ADFM, les systèmes éducatifs cumulent aussi «des inégalités en matière d’accès à l’école, des contenus et pratiques sexistes et discriminatoires», pouvant être qualifiées d’extrême pauvreté éducative. «A l’heure où le chantier des réformes éducatives s’ouvre de nouveau, notre pays, et tout particulièrement le ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, est appelé à mettre en application le changement de paradigme en termes d’approches des problématiques majeures du système éducatif, et passer à l’action immédiate», a plaidé l’association. En tant qu’organisation de défense et de promotion des droits humains des filles et des femmes, l’ONG estime que «l’égalité dans et à travers l’école vont de pair avec la formation de l’esprit et l’école de l’égalité» que l’ADFM dit revendiquer.
Tout en adhérant à l’appel du sommet de l’éducation incitant les gouvernements à «promouvoir l’égalité des genres et l'autonomisation des filles et des femmes dans et par l'éducation», l’ADFM dit attendre que «le lien entre pauvreté, éducation et égalité hommes-femmes figure parmi les points à l’ordre du jour et constitue, pour l’action publique, un des leviers de la transformation éducative» dans le pays.