Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a lancé, mardi à Rabat, un cycle de rencontres-débats autour de l'effectivité des droits et libertés intitulé Agora des droits de l'Homme, avec comme première thématique la question du droit à l'eau en tant que condition fondamentale pour permettre à l'humanité de jouir de ses droits.
A travers ce premier débat, le Conseil souhaite apporter sa contribution pour cerner les principales problématiques liées à la gestion des ressources hydriques et proposer d'éventuelles solutions en s'interrogeant sur la question du droit à l'eau et son rapport avec d'autres droits, à leur tête le droit à la vie et le droit des générations futures à cette ressource vitale.
Les discussions ont porté sur les mesures à prendre pour faire face à la sècheresse comme élément structurel dans les choix de développement et la prise en compte du coût de l'eau dans l'activité économique, tout en érigeant le droit à l'eau comme socle de la sécurité alimentaire et la bonne gouvernance du secteur comme prélude pour la gestion du stress hydrique.
S'exprimant à cette occasion, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a indiqué que le choix de cette première thématique intervient dans une conjoncture nationale difficile marquée par un état d'urgence hydrique, en plus du recul croissant des ressources en eau accompagné d'une augmentation de la demande. A ce jour, en dépit des contraintes du stress hydrique, l'approvisionnement des citoyens en eau potable n'a pas été interrompu, a-t-elle souligné, ajoutant que le monde rural n'est pas à l'abri de cette crise, surtout avec la baisse du niveau d'eau dans les puits.
A cet égard, elle a avancé que la migration due au changement climatique, particulièrement avec la succession des années de sècheresse et la pénurie des ressources hydriques aussi bien pour les usages domestiques que pour les besoins d'irrigation des petits agriculteurs, révèle l'ampleur de l'atteinte aux droits des catégories vulnérables, notamment en termes de logement, d'alimentation, de santé et d'éducation.
Cette première rencontre-débat a été marquée par la participation d'une pléiade de chercheurs et experts dans le domaine de l'eau et du climat, outre des représentants des départements ministériels et des acteurs de la société civile.