Patrick Finet est le nom de l’un des deux ressortissants français qui seraient impliqués dans une affaire de pédophilie à Marrakech, révélée il y a une dizaine de jours par la presse marocaine. Les détails de ce qui leur est reproché viennent d’être dévoilés, aujourd'hui, mercredi 26 septembre, par Le Monde. Selon le quotidien français, le mis en cause, âgé de 53 ans, occupait le poste de directeur général d’un établissement hôtelier de luxe à Marrakech : le Mandarin Oriental Jnan Rahma, situé dans le quartier chic de Bab Atlas et dont l’ouverture est prévue en 2014.
«Le directeur général du palace en construction attirait depuis décembre 2009, en toute discrétion, des jeunes garçons venus à mobylette ou emmenés par des chauffeurs, derrière des vitres fumées», explique la journaliste du Monde, jusqu’à ce qu’il quitte «précipitamment» le Maroc, en février 2011. L’hôtelier français aurait, en effet, eu un différend avec Jaouad Kadiri, un riche entrepreneur marocain qui possède, entre autres, le terrain sur lequel devait être construit l’hôtel Mandarin Marrakech.
15 526 photos et 30 vidéos suspectes retrouvées sur son disque dur
Patrick Finet quitte donc le royaume, laissant derrière lui plusieurs objets personnels dont un ordinateur contenant des fichiers plus que suspects. 15 526 photos et 30 vidéos mettant en scène des relations sexuelles avec des enfants sont alors saisies par la police de Marrakech, suite à une plainte déposée le 13 septembre 2011 par Jaouad Kadiri. Selon les témoignages recueillis par la gendarmerie marocaine, le prévenu recevait, dans l’un des riyads que compte l’établissement, des jeunes garçons âgés «de 14 à 20 ans».
«Il faisait ensuite rentrer chez lui tous ces enfants dans la chambre à coucher qu'il fermait, a indiqué, le 13 octobre 2011, un jardinier de l'hôtel à la police. Je ne sais pas ce qu'il faisait dedans». En dépit de l’absence de plaintes de la part des victimes, un juge d'instruction décide de «renvoyer Patrick Finet devant la justice marocaine pour pédophilie». Sauf que Patrick Finet a, à ce moment-là, déjà quitté le Maroc.
Faisait l’objet d'un avis de recherche délivré par le procureur de Marrakech, l’hôtelier français est censé répondre à la convocation du tribunal correctionnel de Marrakech, le 28 septembre 2012. Ses deux chauffeurs marocains, accusés d'«aide à la prostitution» et de «participation à l'exploitation d'enfants pour du matériel pornographique», seront présents au procès. Patrick Finet, lui, domicilié à Paris au Palais-Royal, serait aujourd’hui en Italie pour superviser l’ouverture d’un autre hôtel de luxe de la chaine asiatique à Milan, précise l’enquête du Monde.