Ahmed Raissouni, le président de l'Union internationale des oulémas musulmans, proche du Qatar, qualifie l'existence de la république islamique de la Mauritanie d' «erreur». Le religieux se prononce pour son «retour» sous souveraineté du Maroc.
«Je suis un partisan de la ligne défendue par Allal El Fassi (l’ancien secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, ndlr). Le Maroc doit récupérer ses frontières historiques. Avant la colonisation européenne, la Mauritanie faisait partie intégrante du Maroc», a-t-il affirmé dans une interview accordée à un média marocain. Et de préciser que «l’allégeance des oulémas du pays de Chenguitti, soi-disant la Mauritanie, au trône marocain est évidente».
Les propos de Raissouni sur le voisin du sud ne sont pas sans rappeler ceux de Hamid Chabat, en décembre 2016, sur la «marocanité de la Mauritanie». Une bourde à l’origine d’une crise diplomatique que le roi Mohammed VI avait vite circonscrit en envoyant l'ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et Nasser Bourita, alors ministre délégué aux Affaires étrangères, porter un message à l'ex-président, Mohamed Ould Abdel Aziz.
En Mauritanie, les déclarations de Raissouni n’ont pas encore provoqué une levée de bouclier chez les partis politiques. En revanche, un média local a d'ores et déjà condamné la sortie du religieux marocain.
Dans son interview, Ahmed Raissouni a, par ailleurs, souligné que les «oulémas et les prédicateurs marocains sont prêts à marcher sur Tindouf en Algérie, à condition que le roi fasse appel à eux».
Les positions défendues par Ahmed Raissouni ont fait réagir l’Union internationale des oulémas musulmans, organisation qu’il préside depuis novembre 2018. «Il a le droit d'exprimer son opinion personnelle avec plein respect et appréciation pour lui et les autres, mais ce n'est pas l'opinion de l'Union», précise l’entité religieuse dans un communiqué, publié ce lundi 15 août.
Pour mémoire, le Maroc a reconnu en 1969 l’indépendance de la Mauritanie. Une reconnaissance qui avait suscité des grincements de dents chez le Parti de l’Istiqlal dirigé alors par d'Allal El Fassi.