La problématique de l’intégration de la femme dans l’activité économique constitue l’un des grands défis pour les politiques sociales et économiques, a estimé Banque Al-Maghrib (BAM). Dans le rapport annuel de l’institution, présenté au roi Mohammed VI samedi, la Banque centrale a dédié une partie du document à la participation de la femme au marché du travail au Maroc.
La Banque centrale cite notamment le rapport du FMI de 2013, selon lequel la réduction de l’écart du taux d’activité entre les hommes et les femmes dans la région MENA du triple au double par rapport à la moyenne des marchés émergents et en développement aurait doublé le rythme de la croissance au cours de la décennie précédente, soit un gain cumulé de mille milliards de dollars.
Au Maroc, les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population, soit 18,2 millions de personnes en 2021. Près de 13,8 millions sont en âge d’activité mais restent peu qualifiées avec une proportion de 46,1% d’analphabètes et en grande partie absentes du marché de l’emploi. Le rapport explique aussi que quatre femmes en âge de travailler sur cinq sont inactives, malgré la relative amélioration du niveau d’éducation.
Citant une étude conjointe réalisée par le HCP et la Banque mondiale, le rapport indique aussi que la faiblesse structurelle de l’activité féminine serait attribuable principalement aux responsabilités familiales liées à l’éducation des enfants et aux tâches domestiques.
Même quand elles intègrent le marché du travail au Maroc, les femmes ont des difficultés à accéder à l’emploi, leur taux de chômage s’étant situé en 2021 à 16,8%, part qui atteint 41,9% pour les jeunes de 15 à 24 ans et 32,8% pour les diplômées du supérieur.
La vulnérabilité de l’emploi féminin aura été accentuée par la crise de la Covid-19 et le redressement en 2021 n’aura été que partiel, rendant ainsi le défi à relever encore plus difficile pour les autorités publiques, explique BAM. Pour celle-ci «au-delà des politiques d’incitations, de promotion et de sensibilisation, le renforcement de la participation de la femme au marché du travail reste tributaire en premier lieu d’une dynamique économique forte et durable à même d’absorber les flux supplémentaires qu’engendrerait l’amélioration du taux d’activité des femmes».