Le ministère de l’Intérieur a tiré la sonnette d’alarme quant au stress hydrique au Maroc, appelant les Walis et gouverneurs à «réunir d'urgence» les commissions préfectorales et provinciales. Celles-ci, instituées par l'article 89 de la loi 36-15 relative à l'eau, doivent ainsi «mettre en œuvre les actions nécessaires à une gestion rationnelle des ressources en eau et garantir l'approvisionnement en eau potable de la population».
Dans une directive adressée aux Walis et gouverneurs, consultée par Yabiladi, le département d’Abdelouafi Laftit rappelle que le Maroc «connaît une situation hydrique très critique caractérisée par des taux de remplissage des barrages très faibles au niveau de la majorité des bassins hydrauliques du Royaume ainsi que des chutes de la productivité des ressources en eau souterraines». Elle précise que les actions qui doivent être mises en place consistent particulièrement en «l'application de restrictions sur les débits d'eau distribués aux usagers», «l'interdiction de l'arrosage des espaces verts et des golfs à partir des eaux conventionnelles (eau potable, eau de surface ou souterraine)» et «l'interdiction du lavage des voies et places publiques par de l'eau potable».
Il s’agit également de «l'interdiction des prélèvements illicites d'eau au niveau des forages, des puits, des sources, des cours d'eau et des canaux de transport d'eau», «le remplissage des piscines publiques et privées une fois par an. Ces piscines doivent être équipées par un système de recyclage» et «l'interdiction de l'usage de l'eau potable pour le lavage des véhicules et engins». Les Walis et gouverneurs sont également appelés à «inviter les services déconcentrés, les collectivités territoriales, les autorités locales et les forces de l'ordre à veiller à la stricte application des dispositions nécessaires à ce sujet», conclut la lettre.
Conformément à cette directive, la Commission provinciale de l'eau à la province de Béni Mellal a tenu, jeudi, une réunion consacrée à l’examen de la situation de l’offre et de la demande en eau potable dans la province et les moyens de rationaliser l’utilisation de cette denrée vitale. La rencontre a été marquée par la présentation d’un exposé sur la situation actuelle de l’offre et de la demande en eau au niveau de la province, tout en mettant l’accent sur l’impératif d’en rationaliser l’utilisation, en plus de mobiliser de nouvelles ressources.