Les banques marocaines devraient continuer à afficher des performances résilientes en 2022, bien que les conditions mondiales et nationales soient devenues plus incertaines, indique Fitch Ratings ce mardi. La reprise des fondamentaux du crédit en 2021, avec le rebond post-confinement, a placé les banques dans une bonne position pour faire face aux risques mondiaux et à la sécheresse intérieure, ajoute l’agence de notation dans un nouveau commentaire couvrant les sept plus grandes banques du Maroc.
Fitch rappelle avoir révisé les perspectives sectorielles des banques marocaines pour les faire passer de «positives» pour 2022 à «neutres». Elle souligne que «cela contraste avec ses perspectives sectorielles pour les banques africaines, où les perspectives ont été révisées, ce qui signifie que les chocs pour les banques dans certains marchés régionaux sont susceptibles d’être plus importants», ajoutant qu’elle s’attend à «une nouvelle détérioration en 2022, même si cela devrait être gérable compte tenu de l’approche prudente des banques en matière de prêts».
La rentabilité du secteur s’est rétablie en 2021, le ratio bénéfice d’exploitation moyen/actifs pondérés en fonction des risques ayant augmenté à 1,7% (contre 1% pour 2020), soutenu par une baisse des charges de dépréciation des prêts. L’amélioration a été confirmée au deuxième trimestre, le revenu net annualisé des plus grandes banques atteignant des niveaux antérieurs à la pandémie, en raison d’une baisse de 20% desdits charges.
De son côté, la capitalisation s’est renforcée en 2021. Le ratio consolidé des actions ordinaires de catégorie 1 est passé à 10,2% à la fin de 2021 (fin de 2020 : 9,7%), soutenu par une meilleure rétention des bénéfices et une croissance modérée des prêts. La capitalisation des banques devrait donc rester à ces niveaux en 2022, soutenue par une meilleure rentabilité, poursuit Fitch.
Celle-ci affirme que le financement et la liquidité restent des atouts, les banques étant principalement financées par des dépôts stables de clients et avec des concentrations modérées de déposants uniques selon les normes des marchés émergents. Et de rappeler qu’en juin 2022, le Parlement marocain a approuvé une loi autorisant les banques à émettre des obligations sécurisées, ce qui contribuera à diversifier davantage les sources de financement et à réduire le coût de financement des banques.