Irritée par l’absence de tout soutien ou solidarité de ses voisins arabe, l’Algérie a démenti, cette semaine, son «échec à récolter le soutien nécessaire à la tenue d'une réunion d'urgence de la Ligue arabe». Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a ainsi pointé des «informations relayées sur certains réseaux sociaux et concoctées dans les laboratoires de propagande du Makhzen».
«Le ministère dément ces fake news dénuées de tout fondement et en totale contradiction avec les valeurs de la Diplomatie algérienne qui exerce ses missions en toute transparence et en toute souveraineté», poursuit le département de Ramtane Lamamra. La même source a insisté sur «le caractère bilatéral et politique de la crise actuelle avec le gouvernement espagnol qui a manqué à ses obligations vis-à-vis de la décolonisation du Sahara occidental conformément à la légalité internationale».
«L'Algérie, confiante quant à la justesse de sa position et au bien-fondé de ses décisions politiques souveraines à ce propos, n'a besoin d'aller chercher des positions en sa faveur, ni de la part de pays frères ou amis ni auprès d'organisations internationales», conclut la même source.
La Ligue arabe, le Parlement arabe et le CCG avaient soutenu le Maroc
Si l’Algérie s’empresse à préciser qu'elle n'a pas «demandé» un soutien à la Ligue arabe, en se cachant derrière des «fake news», le constat est palpable, d’autant plus que l’organisation régionale peut réagir aux questions touchant ses pays membres sans pour autant en être saisie. En témoigne la réaction, en juin de l’année dernière, du secrétariat général de la Ligue des États arabes qui avait exprimé son étonnement de la position du Parlement européen de tenir le Maroc responsable dans la question de l'immigration. Dans un communiqué, la Ligue arabe avait affirmé que cette résolution constitue une «politisation indésirable» de cette question.
«Le suivi équitable des politiques marocaines confirme que le Royaume adopte des positions responsables sur la question de l'immigration dans la région de la Méditerranée occidentale, reflétant une volonté politique initiée sous les Hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour faire face à la crise migratoire», avait-elle ajouté.
«La position du Parlement européen reflète une politisation indésirable de la question migratoire», avait-elle regretté, en appelant la partie européenne à adopter des positions pratiques qui renforcent la coopération et la coordination conjointe entre les pays d'origine et d'accueil des migrants et en rappelant que le Maroc a toujours était pour les européens un partenaire responsable en la matière.
Une prise de position qui contraste avec l’absence de réaction de l’organisation régionale quant à la crise algéro-espagnole, malgré l’implication de l’Union européenne. Pour le cas du Maroc, même le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) et le Parlement arabe avaient exprimé leur soutien au royaume.
Pour rappel, la semaine dernière, l'UE a mis en garde l'Algérie contre les conséquences des restrictions commerciales qu'elle a imposées à l'Espagne, suite à la suspension par Alger, de son traité d'amitié et de bon voisinage avec la péninsule Ibérique. Le lendemain, dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a déploré et rejeté des «déclarations hâtives» et «infondées» suite une «décision souveraine».