L'envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb a choisi, mercredi, de surfer sur les rapports des renseignements espagnols accusant le Maroc. Dans des déclarations à l’agence APS, relayées par la presse de son pays, Amar Belani a ainsi affirmé que le Maroc souffrirait «gravement d'un complexe d'infériorité».
«Les rapports confidentiels "classifiés" du Centre national espagnol des renseignements (CNI) confirment ce que l'on a toujours affirmé», a-t-il déclaré, expliqué que «le Maroc n'a cure des conventions internationales et des pratiques vertueuses qui régissent les relations interétatiques». Le responsable algérien a ainsi dénoncé «les méthodes immondes utilisées sans état d'âme» par le royaume dans la «sale guerre qu’il mène aux pays du voisinage».
Il a cité à cet égard «l'espionnage avéré à l'aide du logiciel sioniste Pegasus, l’utilisation de la migration massive comme moyen de pression sur l'Espagne, ainsi que les menaces et le soutien politique, financier et logistique aux groupes terroristes». Des méthodes qui seraient «des moyens amoraux». «Les dernières déclarations de l’ex-ministre des Affaires étrangères de l’Espagne sont accablantes, à cet égard», a-t-il ajouté.
Belani oublie, à cet égard, que son pays exerce lui-même des pressions sur l’Espagne pour changer sa nouvelle position quant à la question du Sahara occidental et n’évoque point la «sale guerre» menée par Alger contre Madrid à cet égard.
Sans rater l’occasion pour aborder la question du Sahara, le responsable a abordé aussi le dossier des «militants sahraouis». Il a pointé du doigt les «sévices insupportables» qui leur seraient «infligés» selon lui, par le Maroc, s'attardant sur la réaction de celui-ci suite au récent communiqué d’Amnesty International. Là encore, il omet de rappeler que l’Algérie avait elle-même empêché l’ONG et d’autres associations, d’enquêter sur les droits humains dans les camps de Tindouf, en annulant, en 2016, tous les visas que le pays avait auparavant accordés à des observateurs internationaux.