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Grand Angle  

Sánchez sur le Sahara : «De nombreux pays ont compris quelle est la solution la plus réaliste»

Lors de sa comparution devant la Chambre des représentants du Parlement espagnol, ce mercredi 8 juin, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a défendu le changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara occidental ainsi que le passage de la neutralité au soutien de la proposition marocaine d'autonomie.

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Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. / DR
Temps de lecture: 3'

A la demande du Parti populaire, soutenu par d'autres partis de la majorité comme de l'opposition, le chef du gouvernement espagnol a comparu, ce mercredi, devant la Chambre des représentants du parlement espagnol. Il était appelé à apporter des éclaircissements sur la nouvelle étape des relations avec le Maroc.

Lors de son passage, dont les grandes lignes ont été révélées par Publico, Pedro Sánchez a défendu la nouvelle position de son gouvernement sur la question du Sahara occidental, assurant que le bilan de la nouvelle phase des relations avec le Maroc après deux mois est «positif». Le chef de l’exécutif espagnol a souligné que cela n’aurait pas été obtenu sans la nouvelle position sur le Sahara, en réaffirmant considérer le plan d’autonomie comme «la base la plus sérieuse, la plus crédible et la plus réaliste» pour résoudre le conflit. Pedro Sánchez a ajouté qu'il respecte les positions des autres qui «peuvent penser le contraire, mais il faut résoudre ce conflit qui dure depuis longtemps».

Le responsable espagnol a noté que «la solution doit être acceptée par les deux parties», faisant savoir que la position espagnole reste «conforme aux positions d'autres pays comme la France, l'Allemagne, les États-Unis et les Pays-Bas». «Après plusieurs décennies, de nombreux pays ont compris quelle est la solution la plus réaliste», a-t-il déclaré.

Sánchez a insisté sur le fait que son pays «n'a pas ignoré la question du peuple sahraoui» mais a plutôt placé la discussion là où elle «devrait être». Dans ce sens, il a défendu la poursuite et le renforcement de l'aide humanitaire aux camps de Tindouf. «47 ans devraient suffire pour comprendre que nous devons changer nos positions», a-t-il poursuivi.

«L'Espagne a un intérêt particulier à résoudre ce conflit», a affirmé Pedro Sánchez, qualifiant la normalisation des relations avec le Maroc de «question d'Etat». Il a soigneusement évité de parler de l'Algérie et de l'impact de la nouvelle position de son gouvernement sur les relations algéro-espagnoles.

Ceuta et Melilla et les réponses de l'opposition

Dans sa réponse, le groupe Unidas Podemos, membre de la coalition gouvernementale, a exprimé son rejet de la décision de Sanchez. «Le Maroc est la puissance envahissante du Sahara, et l'évolution de la situation est considérée comme faisant suite à la politique de Donald Trump», a déclaré son porte-parole, Pablo Echenique.

Pour sa part, Cuca Gamarra, porte-parole du Parti populaire a rappelé que le changement de position de l'Espagne sur le conflit a provoqué la colère de l'Algérie, en affirmant que les exportations espagnoles ont été «affectées» par cela, tandis que les Espagnols «en paient les conséquences». «Le cadeau du Sahara [au Maroc] n'est que pour vous, pas pour le prochain gouvernement espagnol», a ajouté de son côté, Santiago Abascal, chef du parti d'extrême droite Vox.

En revanche, Pedro Sánchez a assuré devant les députés espagnols qu'il n’accepte pas de parler de «Ceuta et Melilla comme des villes occupées», ajoutant qu'il a souligné cette position lors de sa visite dans les deux villes. Il a aussi insisté sur le fait que la nouvelle relation avec le Maroc démontre «sans aucun doute» la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla, exprimant son espoir qu'«une frontière douanière normale s'ouvrira bientôt, avec un commerce régulier et ordonné, comme le meilleur moyen d'y parvenir».

Sánchez a également évoqué l'importance de la question migratoire comme «l'un des plus grands défis», ajoutant que «l'Espagne ne tolérera pas l'utilisation de la question comme arme de pression» et rappelant s’être mis d’accord avec le Maroc pour arrêter les «mesures unilatérales». Le chef du gouvernement espagnol a également abordé la reprise des négociations sur la délimitation des frontières maritimes et a déclaré, en référence aux îles Canaries, que «la sécurité» de leurs eaux territoriales est «garantie».

Il est à noter que la comparution de Sánchez devant le Parlement a coïncidé avec l'ouverture d'une enquête judiciaire sur des accusations d'espionnage sur son téléphone portable et les téléphones d'un groupe de ministres, en utilisant le programme israélien Pegasus.

El_Fassi
Date : le 09 juin 2022 à 16h31
Quel incroyable camouflet pour l'Algérie ! Elle qui a toujours léché les bottes de l'Espagne se voit congédiée comme une malpropre. Souvenez-vous que les accords amicaux Espagne/Algérie ont été scellés en octobre 2002, 3 mois après le conflits de l'ilôt Persil, déjà à cette époque, tous les pays de la ligue Arabe avaient soutenus le Maroc, à l'exception... de l'Algérie qui soutenait l'Espagne. La traîtrise dans toute sa laideur (comprenez que les arguments du moment "sionisme, bla bla" n'est qu'une énième excuse à leur lacheté) Cocasse pour un pays qui se dit décolonial, se ranger du côté du colon historique.
Sakina2020
Date : le 09 juin 2022 à 03h19
tout le monde change sauf les entêtés de l'est...Ils en sont fiers ils appellent ça le nif gallek
Citation
bouza75 à écrit:
«47 ans devraient suffire pour comprendre que nous devons changer nos positions», a-t-il poursuivi. Je crois que tout est dit dans cette phrase. Certains décideur, visionnaires, sont capables de comprendre cela et d'autres malheureusement ne le seront jamais. Et bien tant pis pour eux, il faut aller de l'avant.
gustavo321
Date : le 08 juin 2022 à 21h47
Absolument. Et de même, et pour enfoncer définitivement le clou, il ajoute: « Après plusieurs décennies, de nombreux pays ont compris quelle est la solution la plus réaliste ». Soit, comme on dit chez nous, ghir li ma bgha yafham ... Sincèrement, après tout ça, qu'est-ce qui reste aux caporaux comme espoir de voir Madrid changer de cap vis-à-vis du Maroc et de son Sahara? ...
Citation
bouza75 à écrit:
«47 ans devraient suffire pour comprendre que nous devons changer nos positions», a-t-il poursuivi. Je crois que tout est dit dans cette phrase. Certains décideur, visionnaires, sont capables de comprendre cela et d'autres malheureusement ne le seront jamais. Et bien tant pis pour eux, il faut aller de l'avant.
MREtrange
Date : le 08 juin 2022 à 21h38
Mais ferme là Marco pipo !!
bouza75
Date : le 08 juin 2022 à 21h02
«47 ans devraient suffire pour comprendre que nous devons changer nos positions», a-t-il poursuivi. Je crois que tout est dit dans cette phrase. Certains décideur, visionnaires, sont capables de comprendre cela et d'autres malheureusement ne le seront jamais. Et bien tant pis pour eux, il faut aller de l'avant.
Ibn Tachfine
Date : le 08 juin 2022 à 20h17
Le Maroc ne renoncera jamais à recouvrir l'ensemble de son intégrité territoriale y compris Sebta et Melilla et les 7 îles dans ses eaux territoriales Il faudra faire comprendre aux européens que l'Europe ce n'est pas l'Afrique et vis et versa Et c'est le seul et unique moyen d'éviter le déferlement massif à venir de migrants subsahariens qui sera inévitable dans les prochaines décennies ( sécheresses , augmentation de la démographie , et difficultés économiques des pays africains les plus pauvres )
Patriote_M
Date : le 08 juin 2022 à 19h26
Il se défend bien le brave gars Sanchez. La realpolitik est la meilleure option viable! Maintenant, je pense que la communauté marocaine résidante en Espagne ou espagnole d'origine marocaine devrait s'impliquer de manière intensive au niveau politique. On a beau dire être la première communauté hors Europe à bénéficier de titres de séjours, etc. Mais il n'en est rien côté politique. Seul moyen à terme d'avoir et de surtout préserver un équilibre Maroc-Espagne..
participant
Date : le 08 juin 2022 à 19h01
C'est une pluie battante/avalanche/tsunami/tempête réunis, de grosses gifles pour les caporaux. Je ne pensais pas qu'on pouvait donner autant de gifles en même temps , juste avec une petite phrase : "De nombreux pays ont compris...."
KOVACK73
Date : le 08 juin 2022 à 18h52
Ils vont encore s'agiter à l'est....c'est tant mieux....
Dernière modification le 09/06/2022 16:31
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