Une centaine de travailleurs marocains ont manifesté, mardi à Fnideq, pour exiger qu'ils soient autorisés à entrer à Ceuta sans avoir besoin de visa. Selon l’agence espagnole EFE, cette manifestation a coïncidé avec la deuxième phase de l'ouverture des points de passage entre le Maroc et Ceuta et Melilla, qui étaient fermés depuis deux ans en raison de la pandémie et de la crise diplomatique entre les deux pays.
Les frontières se sont ouvertes dans une première phase le 17 mai uniquement pour les résidents de l'UE et les personnes munies d'un visa européen, rappelle la même source qui note qu’à cette catégorie s'ajoute, dès mardi, celle des travailleurs marocains, dits frontaliers, qui continuent d'avoir un contrat en vigueur dans les villes espagnoles. Il s’agit, selon les estimations des délégations gouvernementales à Ceuta et Melilla, de 230 personnes (150 pour Ceuta et 80 pour Melilla) sur les 4 252 qui, en mars 2020, au moment de la fermeture des frontières, avaient un contrat de travail en règle.
La manifestation, qui s'est tenue dans une rue de la ville, a été marquée par la participation de femmes, qui ne pourront accéder à la ville que si elles obtiennent un contrat de travail. Avant la fermeture, outre ces 4 252 travailleurs légaux, des milliers de personnes des provinces de Tétouan, à côté de Ceuta, et de Nador, près de Melilla, se rendaient chaque jour dans des villes espagnoles pour travailler irrégulièrement grâce à l'exemption de visa qui s'appliquait à ces deux régions marocaines et qui n'est pas actuellement en vigueur, rappelle EFE.
Lors de la manifestation, Marouan Chakib, représentant des travailleurs frontaliers au sein de l'Union marocaine du travail (UMT), a dénoncé la situation dans laquelle se trouvent les milliers de Marocains qui avaient un emploi à Ceuta et ne se retrouvent plus. Ces personnes, a-t-il expliqué, perdront leurs années d'inscription en Espagne afin de percevoir une pension espagnole parce que «le gouvernement marocain n'est pas venu les défendre».