Jamais les vacances d’un chef de gouvernement n’auront été au cœur d’une polémique, comme c’est le cas pour celles de Abdelilah Benkirane. Son séjour en Arabie saoudite, avec en prime une Omra (le petit pèlerinage), est à l’origine d’une controverse entre le PJD et son ennemi de toujours, le PAM. C’est Ilias El Omari, l’homme fort au sein de cette formation politique d’opposition, et de surcroît très proche de Fouad Ali El Himma, le conseiller du roi, qui a tiré le premier coup de feu, soutenant que le régime de Riyad aurait payé les frais des vacances de Benkirane dans le royaume wahhabite. Pour lui cette générosité saoudienne est «une atteinte à la souveraineté nationale». Et d’ironiser que «les Marocains étaient prêts à cotiser pour que leur chef de gouvernement passe ses vacances à l’étranger».
El Khalfi se contente de démentir les propos d’El Omari
Après quelques jours de silence, le PJD était dans l’obligation de réagir par la voix de Mustapha El Khalfi. Jeudi à Rabat à l’issue de la conférence de presse hebdomadaire qui suit les travaux du conseil de gouvernement, le ministre de la Communication a formellement démenti les propos de Elias El Omari mais sans toutefois apporter plus de précisons sur la partie qui a financé le congé de Benkirane en Arabie Saoudite. En août, le chef du gouvernement annonçait aux journalistes qu’il a reçu une invitation des autorités de Riyad pour visiter leur pays et par la même occasion effectuer la Omra.
Le roi Mohammed VI a financé le congé de Benkirane
Samedi, lors de la réunion hebdomadaire du secrétariat général du PJD, Abdelilah Benkirane apporte de nouveaux éléments sur la partie qui aurait financé son séjour saoudien, révélant qu’il s’agit du roi Mohammed VI. Une annonce dont l’unique objectif serait peut être de mettre un terme à la polémique ? Laquelle pourrait bien se prolonger dans le temps tant que le cabinet royal n’aura pas publié un communiqué en ce sens. Par ailleurs, une source au PJD nous confie que "Benkirane ne pourrait en aucun cas impliquer le monarque dans cette affaire sans le feu vert du Palais".
Et pourtant cette nouvelle annonce du chef du gouvernement tranche complètement avec ses anciens propos, d'août dernier, lorsqu’il affirmait qu’il est l’invité de l’Arabie saoudite. C’est justement à ce titre qu’il a été reçu par le roi Abdellah et qu’il a eu des entretiens avec des responsables de ce pays.