Quelque 67 000 appels ont été reçus jusqu'à mi-mai sur la ligne téléphonique directe dédiée à la dénonciation d'actes de corruption, a indiqué la ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, Ghita Mezzour. Cette ligne a reçu une moyenne de 100 appels par jour, a-t-elle souligné en réponse à une question orale présentée par le groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à la Chambre des conseillers sur «l'issue de la stratégie nationale de lutte contre la corruption».
Elle a noté que la ligne téléphonique anti-corruption a donné lieu, trois ans après son lancement, à 217 interpellations de suspects en flagrant délit, à raison de deux cas par semaine, dont des salariés du secteur public et privé dans toutes les régions du Royaume.
La stratégie du gouvernement contre la corruption, a-t-elle relevé, vise à infléchir durablement la courbe de la corruption, à renforcer la confiance des citoyens, à améliorer le climat des affaires et le positionnement international du Maroc et à atteindre 30 objectifs procéduraux à travers la mise en œuvre de 203 projets en trois phases s'étendant de 2016 à 2025.
Le ministère délégué chargé de la Transition numérique a préparé un ensemble de projets structurants visant à renforcer la transparence et l'intégrité au sein des administrations publiques en lançant les portails électroniques chafafiya.ma, chikaya.ma et opendata qui ont enregistré 33 000 visites de 130 pays, a précisé Mme Mezzour.
La ministre a également évoqué la promulgation de la loi relative à l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, qui vise à renforcer les prérogatives de cette autorité dans le domaine de la prévention de la corruption. Son champ de compétence a ainsi été élargi pour inclure l'élaboration de recommandations stratégiques pour les politiques de l'État et l'émission d'avis sur les stratégies nationales.