L’Espagne et l’Union européenne doivent «maintenir de bonnes relations avec le Maroc, mais aussi avec l’Algérie, ainsi qu’avec la Libye et la Mauritanie», a affirmé ce jeudi l'ancienne cheffe de la diplomatie espagnole. Dans une interview accordée à La Vanguardia, Arancha Gonzalez Laya a indiqué qu’«une bonne relation qui ne doit pas être axée sur le court terme, mais sur des approches stratégiques à long terme».
«L’Espagne doit rechercher de bonnes relations avec ses voisins du sud», a-t-elle plaidé, assurant qu’il «devrait y avoir une stratégie commune dans le cadre de l’Union européenne». «L’Espagne a besoin d’une relation stable à long terme, tant avec le Maroc qu’avec l’Algérie», a-t-elle insisté. Pour l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, «cette relation équilibrée, axée sur le long terme, exige une plus grande implication de l’Union européenne, puisque nous parlons de la frontière sud de l’Europe». «Ces bonnes relations doivent s’étendre à deux pays comme la Libye et la Mauritanie, qui sont aussi plus importants», a-t-elle ajouté.
«Nous ne parlons pas seulement d’énergie et de contrôle de l’immigration, nous parlons aussi de quelque chose d’aussi important que la sécurité nationale. Celle-ci doit être le principal élément structurant de cette relation. Nous devons rechercher le bon voisinage avec nos voisins du sud, sans oublier la fermeté dans la défense des intérêts de l’Espagne.»
Pour l'ancienne cheffe de la diplomatie, «une politique active de l’Espagne vis-à-vis de l’Afrique est nécessaire, non seulement envers un ou deux pays africains, mais envers l’ensemble du continent».
Interrogée sur l’accueil par l’Espagne de Brahim Ghali, secrétaire général du Polisario, en avril dernier, une affaire au cœur de la crise entre Rabat et Madrid, qui lui a valu son poste, Arancha Gonzalez Laya a assuré que «la motivation était de nature humanitaire», décrivant une «action humanitaire menée avec discrétion».