L’ancien chef de file de Podemos, Pablo Iglesias a mis une pause à sa retraite politique, ce vendredi, pour commenter le soutien exprimé par le gouvernement espagnol à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc au Sahara. Dans une interview à la RTVE Catalunya, reprise par les médias ibériques, l'ancien vice-président du gouvernement a déclaré que Pedro Sánchez «a trahi» sa parole à l’égard du Sahara occidental.
Il «a complètement tort» en refusant un «référendum d’autodétermination» pour la province et en optant pour la voie défendue par le Maroc, a-t-il poursuivi. L’ancien numéro 1 de Podemos a considéré que la nouvelle position du gouvernement espagnol est «immorale» et «extrêmement inefficace». Il a expliqué qu’avec cette nouvelle étape dans les relations avec le Maroc, celui-ci «a des positions avancées» et «ne renoncera pas à ses aspirations avec Ceuta et Melilla». «Ils (les Marocains, ndlr) semblent de plus en plus puissants et détiennent la clé du robinet de l’immigration», a-t-il encore averti.
Pablo Iglesias, qui s’est montré très critique envers Sánchez, a affirmé avoir rappelé au chef du gouvernement espagnol que «le PSOE portait le droit à l’autodétermination du Sahara dans son programme électoral». Dans ce sens, il a souligné que le changement de position sur le Sahara «est une trahison» et a averti Sanchez que «manquer à une parole en politique est quelque chose qui a un prix». «Il a engagé l’Espagne alors que nous étions tous en faveur des résolutions de l’ONU», a-t-il souligné.
L’ancien patron de Podemos a également accusé l’aile socialiste du gouvernement de «remettre la tête» de l’ex-ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya «sur un plateau d’argent sur demande du Maroc» pour avoir permis l’entrée du leader du Front Polisario Brahim Ghali en Espagne. «À sa place, ils ont mis Albares, qui est très proche des thèses politiques de la France», a-t-il conclu.