Amnesty international a indiqué, ce mercredi, que la militante pro-Polisario Aminatou Haïdar a été «ciblée» par le logiciel espion Pegasus de la société israélienne NSO, ces derniers mois. Dans un communiqué, l’ONG explique qu’une analyse de son Security Lab «a révélé que deux téléphones appartenant à la défenseuse sahraouie des droits humains Aminatou Haidar ont été ciblés et infectés» en novembre 2021, soit «quelques mois seulement après que les révélations du projet Pegasus ont choqué le monde».
«Le fait qu'Aminatou Haidar ait été ciblée par le logiciel espion Pegasus il y a quelques mois à peine est une preuve supplémentaire que des entreprises comme NSO Group continueront de faciliter les violations des droits humains à moins qu'elles ne soient correctement réglementées.»
«Cette dernière révélation montre que les politiques du groupe NSO en matière de droits humains n'ont aucun sens dans la pratique. Amnesty International a montré à plusieurs reprises des preuves légales d'utilisation abusive de Pegasus depuis 2019 au Maroc, ainsi que dans plus d'une douzaine de pays dans le cadre de l'enquête sur le projet Pegasus, mais le groupe NSO n'a pris aucune mesure pour empêcher les violations des droits humains causées par ses outils au Maroc», ajoute-t-elle.
«Le groupe NSO doit être tenu responsable de son rôle dans le ciblage d'Aminatou Haidar et d'autres militants intrépides du Maroc et du Sahara occidental», précise la responsable.
À rappeler que le Maroc, qui avait dénoncé ces accusations, a déposé une plainte en diffamation contre Amnesty International et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris, en août dernier, suite aux révélations sur l'utilisation du logiciel Pegasus. Dans le cadre des mêmes révélations, le Maroc avait porté plainte contre plusieurs médias européens membres du consortium, notamment le journal Le Monde, Radio France, Mediapart, le journal allemand Süddeutsche Zeitung et le journal L’Humanité.