Dans son indice 2021, intitulé «Le challenge chinois», l’Economist Intelligence Unit maintient la note attribuée au Maroc en 2020, mais le pays monte à la 95e place du pays sur les 167 pays représentés, au côté de la Bosnie-Herzégovine, qui progresse pour sa part.
Si le Maroc a fait d’énormes progrès au fil des ans, passant d’une note de 3,9 sur 10 en 2006 à 5,04 aujourd’hui, le pays n’a pas réussi à retrouver son niveau historique de 2019 où le pays atteignait 5,1, insuffisant pour sortir de la catégorie de «régime hybride» mais qui rapprochait le Maroc des «démocraties déficientes», consacrées dès la note de 6.
Dans le détail, la note du Maroc reste identique dans tous les thèmes évalués, avec la meilleure performance dans le champ de la culture politique, atteignant 5,63, et la pire en ce qui concerne les libertés civiles, où le pays se retrouve avec une note de 4,12 sur 10.
Le Maroc dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord, dominée par les régimes autoritaires
Si le Maroc garde sa note et colle à la moyenne en 2021, tous les régimes du Moyen-Orient Afrique du Nord n’ont pas réussi à se maintenir. La Tunisie, qui était, avec Israël, un des deux seuls pays à être une «démocratie déficiente» dand la région, a vu sa note se dégrader de 0,6 points, pour se retrouver à 5,99 en tant que «régime hybride» après une lourde chute de 21 places dans le classement.
Du reste, le Maroc maintient sa 3e place dans la région, derrière Israël et ses 7,97, soit le 23e pays au classement mondial. Derrière le Maroc, on retrouve toujours la Palestine, avec 3,94 (109e mondial). Son voisin algérien soit se contenter de la 7e place régionale, avec un 3,77 (113e mondial). La queue du classement MENA étant occupée par la Syrie avec 1,43 (162e mondial) précédé par la Libye et l’Iran avec 1,95, soit la 154e place mondiale.
En moyenne, la région obtient une note de 3,41, bien en deçà de celle obtenue par le Maroc, le Maroc étant mieux noté dans tous les critères de l’indice.
Le Maroc face au reste du monde
Si l’on regarde les notes qu’a obtenues le Maroc, on constate que, bien que la moyenne soit légèrement en deçà de la moyenne mondiale, qui se situe à 5,28 qui équivaudrait à la 91e place, le Maroc se positionne relativement bien dans certains critères de la vie politique.
En effet, alors que le fonctionnement du gouvernement est sensiblement jugé être dans la moyenne mondiale, avec 4,64 au Maroc et 4,62 dans le monde, la culture politique marocaine est relativement mieux développée, avec 0,3 point au-dessus de la moyenne mondiale. Pour la participation politique, le Maroc se situe à 0,2 point au-dessus de la moyenne mondiale, établie à 5,37.
Malgré ces résultats encourageants, le processus électoral marocain peine à atteindre la moyenne mondiale, avec 5,25 sur les 5,6 dans le monde. Pour les libertés civiles en revanche, la plus faible note du Maroc, l’écart se creuse encore, se retrouvant 1,23 points derrière la moyenne mondiale, 5,35 sur 10.
Quant aux leaders du classement mondial, il s’agit encore de la Norvège, première avec 9,75, suivi par la Nouvelle-Zélande avec 9,37 (4e en 2020) et la Finlande avec 9,27 (6e en 2020). Les pays les bien moins notés enfin ont été marqués par des lourdes chutes, avec l’Afghanistan qui totalise 0,32 points, contre 2,85 en 2020, passant de la 139 à la 167e place, la dernière. Myanmar vient ensuite avec 1,02 points, après en avoir totalisé 3,04 en 2020, tombant de la 135 à la 166e place. La Corée du Nord enfin garde sa note de 1,08 mais est surclassée à la 165e place.
Pour la Chine, qui est étudiée en détail dans le rapport 2021, le pays se positionne 148e, avec un maigre 2,21 et un 0 pointé en termes de processus électoral et de pluralisme.