Dans son éditorial politique qui traitait de la question de l’identité nationale (débattue à l’Assemblé nationale le mardi soir), Alain Duhamel a indiqué, que « le contrôle au faciès est une réalité française ». Plus tard, en répondant aux questions de Jean-Michel Aphatie, Eric Besson a reconnu que les « contrôles au faciès » des jeunes étaient une « réalité » dans le pays.
Toutefois, tout en soulignant que « l'immense majorité des policiers, des gendarmes et des forces de sécurité en France, sont républicaines », le transfuge du Parti socialiste, admet que le phénomène du contrôle au faciès est combattu. « L'Inspection générale des services (police des polices) est une instance qui fonctionne bien et qui sanctionne à ce titre 2 500 policiers par an », a-t-il dit.
Cette sortie du ministre au lendemain du débat raté (à la demande des députés UMP, le débat a eu lieu en présence seulement d’une cinquantaine de députés sur un total de 577 que compte chambre basse) à l’Assemblé nationale sur l’identité nationale, n’a pas plus à « Alliance Police Nationale », second syndicat de gardiens de la paix derrière l'UNSA Police. « M. Besson est un homme intelligent mais il a commis un dérapage verbal », a déclaré le secrétaire général du syndicat Jean-Claude Delage, cité par Le Parisien. « Il n'y a pas de contrôles au faciès dans la police. Les contrôles de police se font en fonction des lieux et du moment des missions de nos collègues », a-t-il fait valoir. En conclusion, Jean-Claude Delage a encore dit « je condamne fermement ces propos, la police française est républicaine comme l'a dit le ministre ».
Eric Besson reconnait aussi que les Français de souche « ne sont pas racistes » mais qu’« une minorité de Français ont des relents racistes et xénophobes ». Ainsi, il a réaffirmé son engagement contre les discriminations. « C’est à nous de présenter un projet républicain, des solutions républicaines ; lutter – avec force ça a été suggéré – contre des discriminations ».
Enfin, pour Besson, « nier qu'il y a un lien entre immigration, intégration et identité nationale ça veut dire qu'on nie l'histoire et la réalité ». Et pour cause ! « La France a toujours été une terre d'immigration et d'intégration. C'est toujours d'actualité : 200.000 étrangers arrivent sur notre sol au titre du long séjour. Nous accordons la nationalité française à 110.000 étrangers. Nous sommes le pays le plus généreux en matière d'asile et 30% des mariages sont mixtes », a-t-il affirmé.