ce dimanche, l'Algérie officielle s’est mobilisée pour démentir tout report du sommet arabe. Dans la matinée, Ramtane Lamamra a communiqué la version de son pays aux ambassadeurs arabes accrédités à Alger.
«Contrairement aux contrevérités circulant sous le titre +report du Sommet+ au moment où la date de sa tenue n'a pas été fixée ni aucune décision prise la concernant, et conformément aux mesures en vigueur dans le cadre du système arabe, le président de la république compte proposer une date alliant la symbolique nationale historique et la dimension arabe, une date qui consacre les valeurs de la lutte commune et de la solidarité arabe», souligne le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié à l’issue de cette réunion.
Les explications données par le département Lamamra sont à prendre avec prudence. En effet, c’est au conseil exécutif de la Ligue arabe que revient la compétence d’arrêter une date pour le prochain conclave. D’ailleurs, cette question sera examinée le 9 mars au Caire, à l’occasion d’une nouvelle session des ministres des Affaires étrangères du groupe panarabe, a révélé le 19 janvier Houssam Zaki, le secrétaire général adjoint de la Ligue des Etats arabes, au terme d’une visite de trois jours qu’il a effectuée à Alger. Le responsable a notamment indiqué que le prochain conclave ne devrait se tenir qu’après le mois du Ramadan. Une preuve de plus attestant du report.
Tebboune s’attend à un coup de pouce du président égyptien
Pou rappel, l'organisation du 31e sommet arabe était prévue en mars 2022 en Algérie. Une annonce faite, officiellement en novembre dernier, par le président Abdelmadjid Tebboune dans son allocution prononcée lors de l'ouverture des travaux de la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes.
L’organisation de ce sommet arabe sera, par ailleurs, au menu de la visite qu’effectue le président algérien au Caire, à partir du lundi 24 janvier. Tebboune parie en effet sur le soutien de son homologue égyptien pour convaincre, notamment le roi de l’Arabie saoudite et le prince héritier des Emirats arabes unis d’assister personnellement à la grande messe de la Ligue arabe. L’Algérie s’attend à un acte de reconnaissance de la part de l’Egypte pour les efforts qu’elle avait déployés, sous l’ère d'Abdelaziz Bouteflika, pour faciliter la réintégration, en juillet 2014, du Caire au sein de l’Union africaine après le coup d’Etat des militaires opéré en juillet 2013.
La semaine dernière, Tebboune avait envoyé son ministre des Affaires étrangères porteur d’un message écrit adressé à Abdelfattah al-Sissi. Si au Caire, le chef de la diplomatie a été reçu par le président égyptien, Lamamra n’a pas eu droit aux mêmes égards à Riyad et à Abou Dhabi.
Pour mémoire, le gouvernement algérien avait rejeté les initiatives de pays arabes appelant à ce qu’il se réconcilie avec le Maroc. L’Algérie avait notamment fait la sourde oreille aux médiations de l’Egypte, des Emirats arabes unis, du Koweït, de la Mauritanie et de la Ligue arabe. Outre cette question, il y a le fossé séparant Alger des autres capitales arabes ayant conclu des accords de paix avec Israël, (Rabat, Abou Dhabi, Manama et Khartoum), ou celles qui se préparent à rejoindre ce club prochainement.
En novembre dernier, devant les diplomates de son pays, Abdelmadjid Tebboune a fixé l’objectif du prochain sommet. «C’est une précieuse opportunité pour renouveler l'engagement collectif de soutien à la cause palestinienne à travers le respect par tous les Etats membres de l'Initiative de paix arabe». La proposition de la «terre en échange de la paix» a été éclipsée par les accords d’Abraham.