Le ministre espagnol des Affaires étrangères a abordé, avec une extrême prudence, la question du retour de l’ambassadrice marocaine à Madrid, rappelée pour consultations en mai dernier. «C’est une décision et une réponse que seul le Maroc peut donner. L'ambassade du Maroc en Espagne est ouverte avec aux commandes un chargé d'affaires. Bien sûr, je voudrais et souhaiterais que l'ambassadrice du Maroc revienne, mais les relations entre le ministère espagnol des Affaires étrangères et l'ambassade du Maroc ici et leur chargé d'affaires sont très fluides», a-t-il indiqué dans une interview accordée au quotidien El Diario.
Suivant la ligne de la discrétion et la prudence, qu’il s’est imposée depuis sa nomination en juillet sur les relations avec le royaume, le chef de la diplomatie espagnole a ignoré d’apporter une réponse à une question portant sur les causes empêchant le retour de Karima Benyaich à Madrid. En revanche, il a réitéré que «l'important est d'établir cette relation, d'établir ces différents points sur lesquels nous voulons coopérer, car c'est mutuellement bénéfique pour les deux parties». Et de préciser que «les deux parties doivent éviter tout type d'action unilatérale qui pourrait déstabiliser la confiance de l'autre». «Je suis sûr que nous prendrons tôt ou tard des mesures pour consolider cette relation du XXIe siècle», a-t-il conclu.
La réserve avec laquelle a parlé le ministre de ce dossier ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement de coalition de gauche. Le 9 décembre, le ministre de l’Agriculture, la pêche et l’alimentation, Luis Planas du PSOE, a souligné que l'absence de l'ambassadrice marocaine «est quelque chose qui surprend un peu».