Abdelilah Benkirane prépare son parti à se mobiliser contre tout amendement du projet de code pénal portant sur l’élargissement des libertés individuelles au Maroc. Ce samedi 1er janvier, lors d’une réunion interne avec les secrétaires provinciaux et régionaux de sa formation à Rabat, le secrétaire général du PJD a mis en garde contre la dépénalisation des relations sexuelles consenties entre adultes et l’homosexualité.
Benkirane a exhorté ses «frères» à défendre les valeurs de l’islam contre ces appels. Et de rappeler que le parti s’était opposé en 1999 au projet de Plan d’intégration de la femme, élaboré par Saïd Saadi alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Emploi, chargé de la protection sociale, de la famille et de l’enfance dans le gouvernement El Youssoufi I. Une opposition qui a permis au PJD, selon ses dires, de gagner en popularité et remporté 42 sièges à la Chambre des représentants aux élections législatives de 2002, derrière l’USFP, 50 députés, et l’Istiqlal 48.
Dans son réquisitoire contre les promoteurs des libertés individuelles, le secrétaire général a par ailleurs lancé un appel aux oulémas marocains pour rejoindre la campagne de son parti. «Il ne s’agit pas d’une position politique mais de défendre les valeurs de l’islam», leur a-t-il lancé.
Pour mémoire, le 9 novembre, le gouvernement Akhannouch a retiré de la Chambre des représentants le projet de loi n°16.10, modifiant et complétant le code pénal, adopté en 2016 par le cabinet Benkirane II. «Il est difficile d’examiner à chaque fois de nouvelles dispositions du code pénal (…) Par conséquent, il vaut mieux l’examiner dans son intégralité car il y a une corrélation entre ses chapitres», avait expliqué le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas.
Depuis cette décision, des acteurs associatifs invitent l’exécutif à introduire des réformes en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité et des relations sexuelles consenties ainsi que l’abolition de la peine de mort.