Ce lundi 6 décembre à Alger, les présidents palestinien et algérien ont lu des déclarations devant la presse au terme de leur réunion. Dans son intervention, le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a tenu à rester dans les généralités, évitant d’aborder les accords d’Abraham conclus en 2020 entre Israël et quatre pays arabes (Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Maroc et Soudan).
Il a également évité de pointer du doigt le protocole d’accord de coopération militaire et sécuritaire, signé le 24 novembre à Rabat, entre le Maroc et Israël. Une coopération condamnée par toutes les factions palestiniennes y compris le Fatah et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), tous deux proches d’Abbas.
En revanche, le président de l’Autorité palestinienne, en fonction depuis 2005, a tiré à boulets rouges sur l’ «occupation israélienne» et son régime d’ «Apartheid» et annoncer par la même occasion la promesse de «former un gouvernement d’union nationale». Il est lieu de souligner que Abbas, 86 ans, avait ordonné le report sine die des élections législatives programmées initialement en mai 2021.
Pour rappel, Mahmoud Abbas n’avait pas condamné la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv, actée le 10 décembre 2020. Une exception par rapport aux réactions de l’Autorité palestiniennes suite à la signature des autres accords d’Abraham.
Du côté algérien, le président qui bénéficie d’une popularité auprès des mouvements palestiniens grâce au rejet de son pays du processus de normalisation, a annoncé l’octroi d’un chèque de 100 millions de dollars au profit de l’Autorité palestinienne et non au Hamas. Pour mémoire, le chef du mouvement islamiste, Ismail Haniyeh, avait effectué en juillet une mini-tournée au Maghreb avec des escales au Maroc et en Mauritanie mais sans l’Algérie.
Le chef de l’Etat a également accordé des bourses à 300 étudiants palestiniens dans les universités algériennes. Parallèlement à cette «générosité» de Tebboune, la presse algérienne fait campagne pour retirer au roi Mohammed VI la présidence du Comité d’Al Qods de l’Organisation de coopération islamique (OCI), sous prétexte que le royaume a conclu un accord de coopération militaire et sécuritaire avec l’ «entité sioniste».
Mahmoud Abbas est attendu en Tnuisie, ce mardi 7 décembre.