Le Conseil national de la presse (CNP) a récemment publié son deuxième rapport sur «la presse marocaine et les impacts de la pandémie Covid-19» comprenant des recommandations pour la reconsidération du métier, l’adoption d'un modèle de développement approprié et l'adaptation des ressources aux exigences et aux évolutions.
Le rapport, élaboré par la Commission de l'entreprise de presse et de la mise à niveau du secteur, a souligné qu'a la lumière de l'«infodémie» qui a coïncidé avec la pandémie, un besoin d'une presse professionnelle et éthique s'est fait sentir alors que cette même presse est «menacée de faillite».
Malgré un retour à la normale, les journaux ne sont plus édités sous leur forme imprimée, certains d'entre eux ont conservé leur format numérique (PDF) ou ont eu recours à une recapitalisation, alors que d'autres ont totalement cessé d'exister.
S'agissant de la vente des journaux le rapport considère que l'après-confinement est «le pire scénario jamais pressenti», avec une baisse de vente à près de 70%, s'ajoutant à une publicité qui a chuté à près de 65%, avec la persistance du problème de la presse électronique qui n'atteint que 25% des publicités numériques, alors que les GAFAM accaparent 75%.
La distribution et l'impression sont considérées comme les maillons faibles du secteur, notant que certaines unités sont devenues incapables de s'adapter à la réalité du marché concernant le volume du tirage des journaux et la réduction de la pagination sous la forte pression des crises conjoncturelles et structurelles.
Concernant la subvention publique exceptionnelle allouée à la presse marocaine, le rapport salue une enveloppe inédite de près de 40 millions de dirhams, une bouffée d'oxygène dans un contexte inédit. Le CNP regrette cependant les disparités qu'a connues sa distribution, appelant à garantir l’équité, la transparence et l’égalité des subventions.
Après la publication du rapport, la Commission compte réunir tous les acteurs ayant participé à la conférence nationale organisée le 7 décembre 2020 sur l'avenir de la presse marocaine pour discuter de la crise de la presse dont la situation ne peut s'améliorer en dépit des perspectives d'une reprise de l'économie nationale.