L'organisation à but non lucratif basée à Casablanca «Menassat pour les recherches et études sociales» a rendu publique cette semaine son étude intitulée «Les libertés individuelles au Maroc : Représentations et pratiques». Basée sur un sondage mené entre mai et juin dernier, l'étude a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 312 Marocains, portant sur les libertés individuelles au Maroc avec plusieurs axes, comme la nature du rapport à la religion et à la liberté de croyance et la sexualité.
Il en ressort ainsi que 76,3% des personnes interrogées reconnaissent l’existence de rapports sexuels hors mariage et pensent qu’ils se sont généralisés dans la société marocaine. De plus, 60% d'entre eux ont déclaré avoir personnellement connu des hommes ou des femmes ayant eu ce type de rapports sexuels. L'étude a révélé qu'environ 50% des personnes interrogées considèrent qu’avoir des relations sexuelles avant le mariage comme «question de liberté individuelle». En revanche, 77,6% de ceux qui refusent ce genre de relations, justifient leur opposition par le fait que ces rapports sont «interdits» par la religion.
Selon les résultats, 60% des interrogés ont été favorables à l’enseignement de l’éducation sexuelle dans les établissements scolaire. De plus, 69,2% ont indiqué ne pas être au courant de l’article 490 du Code pénal, criminalisant les relations sexuelles hors mariage. Informés de son contenu, 50,4% se sont dit contre ce texte de loi.
L’étude ajoute, concernant l’homosexualité, que 60% des personnes interrogées ont fait part de leur refus d’exprimer cette orientation dans l’espace public, alors que 30% ont affirmé connaître une personne homosexuelle. «Même avec une représentation et une opinion négative, nous enregistrons ainsi une tolérance comportementale relative dans le cadre des relations sociales quotidiennes», estiment les chercheurs concernant ce point.
Pour ce qui est de la libre disposition de soi, 50% des répondants se sont dit conscients du droit de disposer de son corps. De plus, plus de la moitié d’entre eux ont indiqué que l’accoutrement d’une femme relève de sa liberté personnelle, mais 61,2% des personnes interrogées ont soutenu la nécessité de «couvrir le corps féminin avec le hijab». Un taux qui reste plus importants chez les femmes interrogées (65,3%) que chez les hommes (57,1%) et qui trouve principalement son explication dans les enseignements de l’islam (62,5%).